La Sierra Leone arrête 39 manifestants dans un affrontement concernant la location de terres destinées à la production d’huile de palme

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Socfin, qui fait partie du groupe Bolloré, dirigé par le milliardaire Vincent Bolloré, détient plus de 51,000 hectares de plantations de palmier à huile en Nigeria, en Côte d'Ivoire et au Cameroun.
Reuters | Mercredi 12 octobre 2011 | traduit de l'anglais par GRAIN

La Sierra Leone arrête 39 manifestants dans un affrontement concernant la location de terres destinées à la production d’huile de palme

* Des locaux protestent contre l’accord foncier avec SOCFIN
* La police emmène à Bo une partie des personnes arrêtées
* SOCFIN fait partie du groupe français Bolloré

par Simon Akam

FREETOWN (Reuters) – Les autorités de la Sierra Leone ont arrêté 39 manifestants dans le sud de cette nation ouest-africaine, à la suite de tensions entre la population locale et une unité de Socfin, l’investisseur international en agrobusiness.

Les locaux protestaient contre un accord foncier de plusieurs millions de dollars dans lequel le gouvernement loue à la Société Financière des Caoutchoucs (Socfin en abrégé) 12 500 hectares pour produire de l’huile de palme dans le district de Pujehun.

La phase initiale de cet accord vaut 112 millions de dollars US.

Selon Green Scenery, une ONG de Sierra Leone, certains locaux se sont plaints de ne pas avoir été véritablement consultés et de ne pas avoir reçu d’information concernant l’accord signé en avril.

Dans de nombreux pays en développement, les terres agricoles ont récemment attiré les investisseurs étrangers, mais l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a averti l’an dernier que des accords fonciers importants risquaient d’accroître la pauvreté et d’exacerber les tensions sociales.

Dans une déclaration, Green Scenary a indiqué que les locaux bloquaient les opérations dans cette région depuis le 3 octobre, parce qu’ils étaient mécontents de ne pas avoir eu d’information sur l’accord de bail, accord dans lequel était impliqué un chef local.

Cette déclaration ne donnait pas de détails sur les informations dont les locaux s’estimaient privés.

Gerben Haringsma, directeur général de Socfin Agricultural Company Sierra Leone Ltd, a dit à Reuters que l’entreprise investissait dans des projets sociaux et que les protestataires n’étaient qu’une minorité.

« Nous avons passé des semaines à essayer de faire entendre raison aux gars (les protestataires).

« Le gouvernement a décidé de mettre fin à une situation qu’il estimait en train de dégénérer, » a t-il ajouté.

Socfin, qui fait partie du groupe français Bolloré, possède plus de 51 000 hectares de plantations de palmiers à huile au Nigeria, en Côte d’Ivoire et au Cameroun.

David Sesay, inspecteur général adjoint de police pour la région sud de la Sierra Leone, a déclaré que les policiers avaient arrêté mardi 39 personnes et en avait transféré 27 à Bo, la deuxième ville du pays, pour les interroger.

« Ces gens n’arrêtaient pas de faire de l’obstruction, de bloquer la route et d’empêcher les autres d’aller au travail, » a t-il indiqué.

La Sierra Leone a été dévastée par une guerre civile entre 1991 et 2002. Des élections présidentielles ont eu lieu en 2007.

Depuis la fin des hostilités, le pays, riche en minéraux a attiré, avec sa richesse en minerai de fer, bauxite, diamants et titane, bon nombre d’investisseurs étrangers.

African Minerals est en train de développer un site à Tonkolili au centre du pays qui serait potentiellement le plus grand dépôt du monde de minerai de magnétite.

Dans le secteur agricole, à part Socfin, Addax, négociant suisse en matières premières, a loué une vaste zone pour y faire de la canne à sucre destinée aux biocarburants, près de la ville de Makeni.

« Par certains aspects, le renouveau de l’intérêt pour l’agriculture est un renversement appréciable après les décennies de sous-investissement qui ont provoqué la pauvreté rurale et l’exode vers les villes, » a dit dans un mail Oli Brown, responsable des affaires environnementales pour les Nations Unies à Freetown.

« Toutefois, l’investissement en agriculture doit être géré avec soin et conçu de façon à garantir qu’il va contribuer au développement rural et ne pas exacerber l’insécurité alimentaire. »

(article édité par Bate Felix et Matthew Jones)
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