Le Sommet de l’investissement agricole se tient à Londres au milieu de controverses

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Des investisseurs responsables de grands fonds financiers se réunissent de mardi à jeudi à Londres à l’hôtel Victoria Park Plaza pour discuter des opportunités d’investissement agricole en Afrique.

Affaires Stratégiques | 26 juin 2012

Le Sommet de l’investissement agricole se tient à Londres au milieu de controverses

Des investisseurs responsables de grands fonds financiers se réunissent de mardi à jeudi à Londres à l’hôtel Victoria Park Plaza pour discuter des opportunités d’investissement agricole en Afrique. L’une des discussions de ce cinquième sommet annuel s’intitule en effet « L’agriculture en Afrique : usurpation de terres ou opportunité inexploitée ? » Le Sommet de l’investissement agricole prodigue des conseils aux investisseurs pour faire face aux complexités de l’investissement agricole et bénéficier au mieux de cette opportunité. Mais de nombreuses ONGs s’insurgent contre ce qu’elles perçoivent bel et bien comme une « usurpation de terres ».

Les données de l’International Land Coalition (ILC), une coalition d’ONGs impliquées dans les questions agricoles, estime que 70 millions d’hectares de terres agricoles – soit 5% de l’Afrique – ont été loués ou vendus à des investisseurs occidentaux depuis l’année 2000. Elle estime aussi que les compagnies britanniques ont acheté plus de 3 millions d’hectares de terres cultivables dans des pays pauvres, soit l’équivalent de presque 2/3 des terres agricoles britanniques. L’ONG Grain, qui promeut l’utilisation durable des ressources, estime que les investisseurs internationaux ont dépensé entre 5 et 15 milliards de dollars pour acheter des terres cultivables. Cet investissement devrait être multiplié par deux d’ici 2015. Selon l’organisation, « [ces investisseurs] voient dans les terres cultivables ce qu’ils appellent de bons ‘fondamentaux’ : un schéma économique d’offre et de demande clair, qui dans ce cas dépend d’une population mondiale en expansion qui a besoin d’être nourrie, les ressources pour nourrir ces gens n’étant pas infinies. »

Une coalition de plus de 60 ONGs actives sur les questions agricoles – dont Oxfam, Grain et ActionAid – a publié une déclaration intitulée « L’usurpation de terres par des fonds de pension et d’autres institutions financières doit cesser. » Cette initiative fait suite à une conférence de lancement qui a eu lieu en mars dernier. La coalition organise une manifestation aujourd’hui devant le lieu du sommet pour protester contre les investissements agricoles étrangers - supposés augmenter à un rythme sans précédent depuis la fin de la colonisation - en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. Elle dénonce l’impact négatif de ces investissements sur la vie des communautés locales. Tim Rice, conseiller au sein de l’ONG ActionAid, a par exemple expliqué que les investisseurs « déplacent des fermiers, déracinent les communautés et la production de nourriture et détruisent les écosystèmes sur une échelle massive. Ils accroissent la faim et la pauvreté à l’échelle globale. Dans un monde où un milliard de personnes ne mangent déjà pas à leur faim, les terres doivent rester aux mains des communautés locales pour qu’elles puissent se nourrir. »
 

Sources : The Guardian, Center for research on globalization

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