Mémorandum des démunis fonciers : les victimes préviennent les autorités

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«Si le gouvernement actuel adopte les mêmes comportements que celui du régime défunt d'ATT, nous allons continuer avec les mêmes méthodes (marches et sit-in), cette fois-ci jusqu'à satisfaction de nos revendications».

Info Matin | 13.9.2012

Mémorandum des démunis fonciers : les victimes préviennent les autorités

«Si le gouvernement actuel adopte les mêmes comportements que celui du régime défunt d'ATT, nous allons continuer avec les mêmes méthodes (marches et sit-in), cette fois-ci jusqu'à satisfaction de nos revendications».

C'est ce message, on ne peut plus limpide, que les responsables de l'Union des associations et des coordinations d’associations pour le développement et la défense des droits des démunis, plus connu sous le nom de l'Union  (UACDDDD), regroupant 120 associations, toutes victimes de spéculations, de déguerpissement et d'expropriation foncière, qui avait organisé, le 13 mars 2012, soit une semaine avant le coup d'État du 22 mars dernier, une marche pacifique sur la Cité administrative, a animé le  lundi dernier, à Niamacoro, une conférence de presse pour faire le point de leurs doléances avec les nouvelles autorités.  

Placée sous la présidence du 5è vice-président de l'Union, Karim TRAORE, la conférence de presse était animée par Bamiky TOURE et Massa KONE, respectivement vice-président et secrétaire aux relations de l'Union, et non moins point local de No-vox Afrique, à laquelle est affiliée l'UACDDDD.

Cette rencontre avec la presse avait pour buts de faire le point sur l'état d'exécution du mémorandum de l'Union par le gouvernement, avant et après le coup d'État du 22 mars dernier. 

Aussi, se voulait-elle une tribune pour parler de la déclaration de No-vox Mali au Forum mondial urbain qui se déroule présentement à Naples en Italie.  

Les conférenciers ont fait un rappel historique des différentes démarches et actions entreprises sous le régime ATT. 

En effet, disent les conférenciers, à l'issue de leur marche pacifique du 13 mars 2012 sur la Cité administrative, le gouvernement du Premier ministre CISSE Mariam Kaidama SIDIBE, à travers les ministres Tièmoko SANGARE et David SAGARA, leur avait donné un délai de 3 mois pour résoudre leurs problèmes. 

Selon les responsables, effectivement, le dernier gouvernement ATT  s'était attelé au travail. 

Ainsi, une première vague de dossier avait été traitée et leur signature devrait se faire le jeudi 22 mars. 

Malheureusement, le coup d'État a eu lieu dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 mars 2012.  

Après la mise en place du premier gouvernement, les responsables de l'Union ont saisi les nouvelles autorités qui leur ont demandé d'attendre la formation du gouvernement d'union nationale.

Car, actuellement, les priorités sont la recouvrement de l'intégrité du territoire et les élections. 

Mais, entre temps, les exactions contre leurs membres continuent, de même que les arrestations de leurs militants. 

La situation foncière, ont-ils constaté, ne cesse d'empirer en milieu urbain que rural, augmentant ainsi, de jour en jour, le nombre de victimes déguerpies et privées de leurs outils de travail

Pis, les autorités continuent d'opérer sur tous les terrains litigieux.

Selon les conférenciers, ils sont au regret de dire que le coup d'État du 22 mars a interrompu leurs  travaux, mais pas l'accaparement de terres, les procédures d'expropriation, les déguerpissements, les démolitions de maisons, les arrestations, ni les décisions de justices non appliquées.

Par ailleurs, bien consciente de la situation interne du Mali, l'Union estime que malgré tout, ces faits doivent aussi être une priorité dans la feuille de route du nouveau gouvernement d'ouverture. 

Et pour cause, à leur avis, un nouveau Mali est en train de naître, donc ces injustices foncières doivent être combattues aussitôt. 

Ainsi, l'Union demande aux nouvelles autorités de réunir la commission
ad hoc le plus vite possible. D'ailleurs, elle estime que sa lettre 0140-UACDDDD du 5 septembre 2012 adressée au ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation sera suffisante pour remettre ladite commission au travail. 

A défaut, elle se réserve le droit de se manifester jusqu'à la satisfaction de leurs doléances.

Le Point focal de No-vox Afrique, Massa, a fait un compte-rendu du sommet de Rio+20 auquel il a pris part. 

Selon M. KONE, 60% des terres arabes sont en Afrique. Alors, les puissances occidentales sont déterminées à nous endetter pour nous reprendre nos terres. C'est pourquoi, estime-il, il faut plus de solidarité entre Africains pour mettre fin à la politique capitaliste d'accaparement des terres. 

Au Mali, il a cité la fameuse et scandaleuse loi dite «Amidou DIABATE» qui donne de facto au détenteur d'un titre foncier (même frauduleusement acquis), la propriété de toutes les réalisations faites sur ce titre par le possesseur légitime d'un autre titre (lettre d'attribution, droit coutumier). 

En tout état de cause, les victimes foncières préviennent les nouvelles autorités des risques qu'elles encourent si elles ne prennent pas au sérieux les préoccupations des pauvres dont les larmes et les lamentations sont plus dévastatrices que les bombes atomiques. 

Aussi, soutiennent -ils, la chute du régime ATT est due sans doute en grande partie à l'injustice sociale, à l'expropriation du pauvre au profit du plus riche. Alors, les nouvelles autorités doivent faire extrêmement attention, selon ces victimes du foncier (76 cas de cas collectifs et 180 cas individus) qui disent ne jamais en rajouter à la crise que connaît le Mali. Mais, que les autorités sachent que leur patience a des limites, préviennent-elles. 

Par Sékou CAMARA

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