Herakles Farms au Cameroun : Bientôt la fin ?

Al Qarra TV | 29 mai 2013

Herakles Farms au Cameroun : Bientôt la fin ?



Al Qarra - Herakles Farms au Cameroun. Le projet semble de moins en moins en mesure de se concrétiser. Un projet de plantations de palmiers à huile sur 70 000 ha qui depuis 2009 n’a cessé de susciter la polémique. Deux ONG, Greenpeace et Oakland Institute viennent d’enfoncer le clou avec un nouveau rapport intitulé :le double jeu d’Herakles Farms.

Irène WABIWA, chargée de Campagne Forêts à Greenpeace

« A partir d’un certain nombres de témoignages…. Il y a un certain nombre de mensonges entretenus par la compagnie… »

Ils sont 9 au total. 9 mensonges que les associations ont pointé du doigt La société Herakles s’est toujours présentée comme  « un groupe international [...] qui ne cherche pas à bâtir une banque de plusieurs millions d’hectares de terres aux dépens des populations locales », mais comme une société qui portait « un projet commercial d’huile de palme de taille modeste destiné à favoriser l’emploi et le développement social ainsi qu’à améliorer la sécurité alimentaire »

Mais les documents récoltés par les associations donnent une toute autre version de leurs ambitions et de leur manière de procéder.

Irène WABIWA, chargée de Campagne Forêts à Greenpeace

«  Il y a des enveloppes qui ont circulé pour que Herakles farms ait le soutien et l’autorisation des autorités camerounaises à pouvoir commencer son boulot. »

Herakles a reçu en septembre 2009 une concession du ministère de l’Economie mais cette autorisation est loin d’être suffisante pour pouvoir démarrer les opérations sur le terrain.

Samuel Nguiffo, directeur du CED

Directeur du Centre pour l’Environnement et le Développement

« Ils n’ont absolument aucun contrat de bail sur la terre au Cameroun ; la procédure veut que le contrat de bail sur la terre soit obtenue après un décret présidentiel qui autorise le ministère en charge des domaines des affaires foncières à donner un contrat de bail à signer avec une compagnie, ils n’ont aucun contrat de bail sur la terre. »

L’exploitation du bois semble elle porter à confusion. D’abord destinée au gouvernement, la vente du bois sur l’exploitation pourrait entraîner une hausse des bénéfices pour l’entreprise, entre 60 et 90 millions de dollars. C’est du moins ce que l’on peut lire sur un document d’Herakles Farms. Aurait-il donc décider de garder les fruits de la vente du bois?

Le fait même de couper les arbres n’est pas légal. L’exploitation se trouve sur des forêts communales protégées. Le ministère des Forêts a d’ailleurs ordonné le 22 mai dernier la suspension de toute activité d’exploitation forestière de la société. En réponse, Herakles Farms a pris la décision de se séparer de ses 690 employés.

Irène WABIWA, chargée de Campagne Forêts à Greenpeace

« Cette décision suspend les activités d’abattage mais pas le projet. En réponse, Herakles a décidé de mettre à la porte ses travailleurs en disant qu’ on nous a interdit de travailler. C’est juste du chantage qu’Herakles est en train de faire à l’encontre du gouvernement en disant que si vous nous demandez de mettre fin à notre activité d’abattage, nous allons mettre des gens au chômage. »

Ce que souhaitent les associations c’est l’arrêt complet du projet. Une décision qui permettrait selon eux de montrer l’exemple pour les futurs investisseurs.

Samuel Nguiffo, directeur du CED

« On n’a pas envie que le Cameroun apparaisse comme un pays dans lequel on obtient la terre de cette manière-là. Et si la première compagnie procède de cette manière et le fait impunément, ça donne l’impression à toutes les autres qu’elles pourraient elles aussi procéder de cette façon. »

Le ministère de l’agriculture souhaite de son côté établir un partenariat qui impliquerait les petits planteurs.

Essimi MENYE, Ministre de l’Agriculture

« S’ils veulent les 70 000 Ha, il faudrait qu’ils travaillent avec les petits planteurs. Nous leur  avons demandé d’écrire  un projet sur 20 000 ha ; et je crois qu’ils l’ont fait  nous avons reçu cette proposition maintenant nous allons regarder comment le module villageois va se développer. On préfère que les populations résidentes dans ces périmètres soient parties prenantes dans le projet  pour qu’il y ait un meilleur partage de la valeur ajoutée. »

L’huile de palme est devenue ces dernières années l’un des grands enjeux économiques. Elle constitue désormais la plus rentable des huiles végétales et la plus consommée au monde. Après l’Asie, les investisseurs sont en train de jeter leur dévolu sur le continent africain… Déjà au Ghana, la société américaine avait obtenu une concession de 2500 ha avant d’être poursuivie en justice pour n’avoir pas respecté les normes et les légistations nationales. Herakles Farms a été condamnée à une amende et des dommages et intérêts d’un montant d’environ 45 000 dollars.

Par Myriam Sellam

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