La Chine ne manque pas seulement de matières premières, mais aussi de terres arables.

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Le Nouvel Economiste | 9 juilet 2014

La Chine ne manque pas seulement de matières premières, mais aussi de terres arables.

On estime à 9 % la part de la Chine dans le total des terres arables du monde. Avec quoi elle doit nourrir 20% de la population mondiale.

Par Philippe Barret

On estime à 9 % la part de la Chine dans le total des terres arables du monde. Avec quoi elle doit nourrir 20% de la population mondiale. Le total des terres arables de la Chine est à peine supérieur à 120 millions d’hectares, qui est, pour les autorités chinoises, une ligne rouge à ne pas franchir. C’est ce niveau qu’elles considèrent comme la surface minimale pour subvenir aux besoins alimentaires des Chinois.

Le gouvernement chinois vient d’annoncer la mise en valeur de plus 50 millions d’hectares supplémentaires d’ici à 2020. C’est une des voies praticables pour résoudre le problème de la pénurie des terres arables.

Une autre voie, c’est un contrôle plus rigoureux de l’urbanisation. Depuis la fin des années 1940, 600 villes sont sorties de terre, dont 90 comptent aujourd’hui plus d’un million d’habitants. L’urbanisation du pays est une tendance irrépressible. En Chine comme partout ailleurs dans le monde et en tout temps, elle accompagne le développement économique. Mais par sa puissance, le marché immobilier a souvent procédé au détriment de l’agriculture en construisant sur des terres cultivables. Et l’urbanisation progresse le plus vite dans l’est du pays, là où précisément se trouvent ces terres. L’administration s’efforce de réduire les occupations illégales de terres à des fins de constructions de logement ou d’usines. Elle ne parviendra pas à ralentir l’urbanisation.

A l’urbanisation, il faut ajouter l’augmentation de la consommation de viande et les modifications des habitudes alimentaires, qui requièrent davantage de terres.
D’autre part, les progrès de la productivité peuvent contribuer à tirer meilleur parti d’une quantité inchangée de terres. Là sans doute se trouve la principale solution, la plus prometteuse en tout cas pour l’avenir, même si elle a ses limites.

Enfin, la Chine recourt de plus en plus à l’acquisition de terres à l’étranger. Sous le couvert de transferts de technologies et d’aide au développement, de nombreux accords sont passés avec des pays du sud, pour des productions agricoles destinées en fait à l’exportation vers la Chine. L’Afrique est le premier continent concerné, avec des fermes expérimentales en Zambie, au Zimbabwe, en Ouganda et en Tanzanie. La République démocratique du Congo a cédé assez de terres pour installer la plus grande exploitation mondiale d’huile de palme. Et la Chine vise aussi l’Asie : Cambodge, Philippines, Birmanie.

Tel est un nouvel aspect de la mondialisation : non plus seulement l’exportation des produits manufacturés et l’achat des matières premières, mais aussi la recherche de terres arables.

Publié le 09/07/2014

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