Australie : un quart des terres agricoles appartiennent à des étrangers dans le Territoire du nord

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Rassemblement de bétail dans le Territoire du nord australien (Photo: ABC/Daniel Fitzgerald)
Nouvelle Calédonie 1 | 18 septembre 2015

Australie : un quart des terres agricoles appartiennent à des étrangers dans le Territoire du nord

par Élodie Largenton (ABC/Radio Australia)

L'Australie attire de plus en plus les investisseurs étrangers, en particulier les vastes terrains situés au nord du pays. Indonésiens, Chinois, Britanniques et autres ressortissants y achètent en effet de vastes terres agricoles.

Les vastes terrains situés au nord de l'Australie attirent de plus en plus d'investisseurs étrangers. Ces trois dernières années, des entreprises indonésiennes et chinoises ont acheté des terres agricoles pour les cultiver ou élever du bétail.
 
Quant aux investisseurs britanniques, malaisiens et émiratis, ils détiennent toujours de larges superficies de terres cultivables.
 
Sur les 223 terrains cédés dans le Territoire du nord, il y en a 47 détenus par des étrangers, représentant une superficie totale de 149 000 kilomètres carrés, selon une enquête réalisée par ABC Rural.
Cette hausse de la présence d'investisseurs étrangers surprend Tony Davis, éleveur de bétail, mais il n'y a là pas de quoi s'inquiéter, estime-t-il :
 
"Vous savez, il y a eu tellement de sociétés étrangères qui ont acheté ce pays. Très peu restent plus de 10 ans, 20 ans peut-être au maximum. Ils ont investi de l'argent dans le pays, dans l'industrie, ce qui est difficile pour beaucoup d'entre nous, car nous n'avons pas les fonds pour le faire. Donc, je pense que leur présence est positive, ce n'est pas un problème."
 
C'est aussi l'avis de Paul Zlotkowski, qui aurait touché 47 millions de dollars, en juillet dernier, pour la vente de sa propriété à un milliardaire chinois, Xingfa Ma. Pour lui, cette vente s'inscrit dans une tendance à long terme :
 
"Je me souviens quand j'étais jeune, dans ma vingtaine, Sir William Gunn vendait tout ce Territoire du nord aux Américains, et les gens étaient horrifiés que les Américains achètent toutes ces terres, ils disaient qu'ils allaient posséder toute l'Australie. Et alors, qu'est-ce que ça fait ? Quelle importance ça que ce soit des Américains qui possèdent la terre, ou les Pommies (Anglais, NDLR), ou les Chinois ? Quelle différence ça fait ?"
 
Certains s'en émeuvent tout de même, puisque le gouvernement australien vient de modifier la loi : désormais, les investisseurs étrangers qui souhaitent acheter des terres agricoles australiennes valant plus de 15 millions de dollars, doivent obtenir une autorisation du Bureau de contrôle de l'investissement étranger.
 
Un changement critique notamment par la Compagnie unie des terres agricoles, pour qui cela ralentit les transactions. Mais pour Paul Zlotkowski, le problème est ailleurs :
 
"On ne m'a fait part d'aucun souci, on vient juste de recevoir l'autorisation. En fait, le plus difficile, ça a été pour l'acheteur chinois d'obtenir auprès de son gouvernement le droit de faire sortir de l'argent du pays. Tout au long du processus, il a bien précisé qu'il devait obtenir l'autorisation des autorités chinoises pour cela."
 
Malgré cet appétit grandissant des investisseurs étrangers pour les terres australiennes, les entreprises familiales résistent bien. Au sud de Tennant Creek, dans le centre de l'Australie, la majorité des élevages de bétail sont ainsi détenus par des familles. Certaines parviennent même à agrandir leur patrimoine. C'est le cas de l'entreprise de Tony Davis, qui possède aujourd'hui cinq terrains agricoles dans les environs d'Alice Springs. Une région plus sèche que le nord, qui restera aux mains de familles australiennes, selon Tony Davis :
 
"Du point de vue de l'entreprise, il y a cette peur de la sécheresse qui est toujours présente, de la sécheresse ou de faibles précipitations, si vous préférez. Vous savez, les entreprises ne se sont jamais vraiment aventurées au sud de Tennant Creek, c'est comme ça qu'elles fonctionnent."
 
En tout, sur les 223 terrains recensés dans cet État, 141 sont considérés comme appartenant à des entreprises familiales.
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