Les terres agricoles, de plus en plus convoitées

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La France perd 26 m³ de terres agricoles par seconde, soit un département tous les sept ans
AFP | 4 mars 2016

Les terres agricoles, de plus en plus convoitées

Paris, 4 mars 2016 (AFP) - L'urbanisation a un peu ralenti ces dernières années, mais l'autorité de régulation du foncier rural et le syndicat des Jeunes agriculteurs alertent régulièrement contre l'accaparement des terres agricoles et les difficultés des jeunes à trouver des sites pour s'installer.

Les activités agricoles occupent environ 28 millions d'hectares, soit environ la moitié du territoire métropolitain, contre 70 %¨en 1950, selon le ministère de l'agriculture. Selon les JA, la France perd 26 m³ de terres agricoles par seconde, soit un département tous les sept ans, sous l'effet du développement urbain (logements, centres commerciaux, routes...) mais aussi de l'accroissement de la superficie des forêts.

Le rythme annuel de l'extension urbaine a diminué de moitié entre 2008 et 2014, selon la Fédération nationale des Safer (Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural), mais ce ralentissement est principalement dû à la crise économique qui a démarré en 2008.

Emmanuel Hyest, président de la FNSafer, s'inquiète aussi d'un phénomène « exponentiel » de prise de contrôle de terres agricoles par des sociétés financières. « S'il n'y a pas de décision prise, dans cinq ans l'agriculture française ne sera plus la même », prévient-t-il. « Des gens qui n'auraient pas accès normalement au foncier agricole ont trouvé un moyen de contourner la réglementation » en vendant et rachetant des terres sous forme de parts sociales dans des sociétés agricoles, explique Emmanuel Hyest. Ce montage juridique permet à ces transactions d'échapper au contrôle des Safer, qui peuvent normalement préempter des terres pour permettre à des agriculteurs de s'y installer. Difficile de dire qui détient ces entreprises, « c'est complètement opaque », mais il peut s'agir d'agriculteurs à la tête « de grosses structures », comme de « capitaux étrangers », estime Emmanuel Hyest, qui craint un impact « sur la sécurité alimentaire ».

Ce phénomène « met en place des structures intransmissibles dans le cadre familial. Aujourd'hui, l'agriculteur maîtrise les capitaux, travaille, prend les décisions. Demain on sera peut-être face à des sociétés de capitaux n'employant que des ouvriers agricoles », craint le responsable, qui appelle le gouvernement à légiférer.

Toutes les régions et les types de production sont concernés, céréales et vignobles (notamment en Champagne), mais aussi dans l'élevage. Autre problème : les conséquences inattendues des faibles retraites pour les agriculteurs, souligne Guillaume Darouy, en charge des questions foncières au syndicat des Jeunes agriculteurs (JA). « Plutôt que de transmettre leur ferme à un jeune, certains préfèrent faire appel à des entrepreneurs de travaux agricole », qui continuent de faire tourner l'exploitation, procurant un complément de revenu, explique-t-il.
  •   AFP
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