Les deux pieds à terre pour repousser les spéculateurs

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La terre de chez nous | 08 mai 2012

Les deux pieds à terre pour repousser les spéculateurs

Les producteurs agricoles ont tout intérêt à se regrouper et à envisager la création de fonds d’investissement dont ils auraient le contrôle.

par Yvon Laprade - Vie Rurale

C’est ce que croit le professeur Louis Hébert de HEC-Montréal. « Il y a deux façons de voir les choses : ou bien on se replie, ou bien on agit. Les producteurs feraient mieux de s’outiller pour les tendances du marché », analyse le professeur en entrevue à la Terre.

Il prévient que le phénomène mondial d’achats massifs de terres cultivables ira en s’intensifiant au cours de la prochaine décennie. « Le Québec n’y échappera pas », précise le professeur spécialisé dans les dossiers de fusions-acquisitions et de financement.

Un produit financier

Il fait valoir que les terres agricoles sont devenues un produit financier au même titre qu’une action cotée en Bourse. « La terre prend de la valeur et elle en prendra de plus en plus au cours des années à venir. Voilà pourquoi les producteurs agricoles doivent prendre conscience de la valeur de cet actif », explique Louis Hébert.

Il encourage les producteurs à se regrouper au sein de coopératives, et même de sociétés privées, pour rester maîtres chez eux. « S’ils souhaitent conserver la propriété de leurs fermes et de leurs terres, ils devront agir en financiers. Parce que s’ils ne le font pas eux-mêmes, d’autres vont le faire à leur place », insiste le professeur.

Le recul de la Banque Nationale

Par ailleurs, Louis Hébert n’est pas sans savoir que la Banque Nationale a causé une certaine commotion en se lançant dans l’acquisition de terres au nord du Lac Saint-Jean. Selon lui, il faut chercher à comprendre ce qui a amené la sixième banque au pays à s’aventurer sur ce terrain.

« A-t-on cherché à savoir pourquoi des agriculteurs ont accepté de vendre à la Banque Nationale? Pour faire un profit? Parce qu’ils ne croient plus au potentiel agricole? Il faut se poser la question et tenter d’y répondre si on veut faire évoluer le débat sur l’accaparement des terres », questionne-t-il.

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