Madagascar, chance de l’Indianocéanie

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Si la situation politique malgache se décante en septembre, après les élections, les investisseurs étrangers arriveront en masse.
Le Quotidien | 13/05/13

Madagascar, chance de l’Indianocéanie

Gady Moonesawmy

La Commission de l’océan Indien (COI) a réussi à mobiliser quelque 175 personnalités, dont des décideurs gouvernementaux, des opérateurs économiques, ou encore des représentants des agences internationales – à l’instar de la Commission européenne, de la Banque mondiale et des scientifiques des pays de la région – autour du projet de sécurité alimentaire. Les travaux se sont concentrés sur quatre produits : la pomme de terre, l’oignon, le maïs et les grains secs. La COI est bien déterminée à tout faire pour que ce projet passe de la phase de préparation à celle d’activation. Il est prévu qu’un comité de suivi sera institué dans le but d’entretenir la flamme allumée à Mahajanga jusqu’à la phase d’activation.

Au-delà de ces considérations économiques, dont dépendent la sécurité et le développement futurs des îles de la région, il apparaît clairement que la démarche de la COI est surtout politique et diplomatique pour la coopération régionale. La COI a choisi de manifester sa solidarité avec le peuple malgache. Cette démarche n’est pas passée inaperçue aux yeux du gouvernement malgache.
La COI, à travers cette table ronde, participe activement à stabiliser non seulement l’économie, mais aussi la politique. Madagascar est une chance pour l’Indianocéanie, une chance pour ses terres arables et ses ressources, tant humaines que naturelles. Mais aussi, c’est une chance d’avoir des alliés de la région qui la soutiennent et coopèrent dans une symbiose et une synergie très appréciées.

La Grande île représente 90 % de la superficie de toutes les îles et 99 % de celles comprises dans la COI. On croit dans le potentiel malgache. Cette profession de foi n’est pas le fait de la bienveillance régionale à cause de la proximité géographique et culturelle, mais ce sont aussi les faits et les chiffres, la réalité du potentiel malgache, qui justifie cette conviction.

Les îles du Sud-Ouest de l’océan Indien vivent dans l’insécurité alimentaire parce que l’essentiel de nos aliments de base sont chèrement importés d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe. Les pays de la région s’approvisionnent trop souvent en dehors du périmètre régional. Une partie de la solution se trouve pourtant à Madagascar. C’est maintenant qu’il faut se positionner. D’autant que si la situation politique malgache se décante en septembre, après les élections, les investisseurs étrangers arriveront en masse. Il y a donc une carte à jouer et il faut la jouer maintenant.

Certes, tout ne changera pas par magie du jour au lendemain. Les autorités malgaches devront dépasser l’esprit d’assistanat et créer les conditions propices à l’investissement étranger. A ce propos, beaucoup reste à faire pour générer la confiance des investisseurs.La liste des doléances des opérateurs présents à Madagascar est d’ailleurs assez longue, comprenant notamment la lourdeur administrative, le manque d’infrastructures nécessaires à tout développement industriel, la lenteur des livraisons, le non-respect des accords conclus, des législations compliquées concernant l’accès à la terre, et l’absence d’un réseau de transport aérien et maritime au niveau de la région. Il importe également que Madagascar dispose d’un système financier et bancaire fiables.

Au plan régional, l’harmonisation de règles et règlements est nécessaire. La Grande île a tout le potentiel pour être autosuffisante en termes de production alimentaire et énergétique et pour exporter vers les pays de la zone !
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