Agriculture: le président des paysans suisses s'inquiète

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Pour M. Ritter, la solution réside dans la conclusion d'accords avec des pays qui disposent de beaucoup de terres cultivables et auprès desquels la Suisse pourrait s'approvisionner en cas de crise, comme la France ou le Brésil. (Keystone/ATS)
L'Hebdo 28.07.2013

Agriculture: le président des paysans suisses s'inquiète

Le président de l'Union suisse des paysans (USP) Markus Ritter se fait du souci pour l'approvisionnement futur de la population suisse en denrées alimentaires. Il n'existe aucune stratégie en la matière en cas de crise, dénonce-t-il.

En 2050, neuf milliards de personnes vivront sur la Terre, soit deux milliards de plus qu'aujourd'hui. M. Ritter craint que l'on ne puisse pas nourrir tous ces gens. Et comme la Suisse n'a qu'un taux d'auto-approvisionnement de 54%, elle pourrait aussi connaître des problèmes.

Dans une interview publiée par la "Zentralschweiz am Sonntag", le président de l'USP exige du Conseil fédéral qu'il indique comment la situation en matière de denrées alimentaires va évoluer durant les prochaines décennies et comment la Suisse compte s'y adapter.

Markus Ritter a lui-même déjà sa propre recette. En Suisse même, on ne peut plus intensifier davantage l'agriculture. Pour M. Ritter, la solution réside donc dans la conclusion d'accords avec des pays qui disposent de beaucoup de terres cultivables et auprès desquels la Suisse pourrait s'approvisionner en cas de crise.

Selon le président des paysans suisses, le Brésil ou la France seraient des candidats pour de tels contrats. Il considère en revanche l'achat massif de terres à l'étranger comme moralement très discutable.

Le prix du lait doit augmenter de 7,4 centimes

Le marché du lait est aussi un motif d'inquiétude pour M. Ritter, même si le prix a de nouveau légèrement augmenté. Si aucune véritable hausse du prix n'intervient ces prochaines années, 58% des producteurs de lait pensent abandonner ce secteur, relève-t-il, en se basant sur un sondage.

La Politique agricole 2014-2017 va encore accentuer la tendance, estime M. Ritter. Selon lui, le prix du lait devrait augmenter d'au moins 7,4 centimes par kilo dès le 1er janvier pour que les producteurs continuent à gagner autant que maintenant après l'abolition de la "prime à la vache".

Il est faux de vouloir tenir à tout prix des discours en faveur de la production laitière, dit M. Ritter. Soit le marché peut payer des prix qui rendent la production rentable, soit les paysans se tourneront vers d'autres productions ou activités.

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