Libéralisation de l'achat des terres agricoles en Roumanie

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« Ce projet de loi ne va pas changer grand chose à la question de l'achat des terres par des multinationales », a indiqué à l'AFP Attila Szocs (à droite), responsable de l'association roumaine Eco Ruralis qui défend les petits paysans et l'agriculture traditionnelle.

AFP | 21 novembre 2013

Libéralisation de l'achat des terres agricoles en Roumanie

BUCAREST, 21 nov 2013 (AFP) - Le gouvernement roumain de centre gauche a adopté un projet de loi libéralisant la vente de terres agricoles en Roumanie à des citoyens européens à partir de 2014, a-t-on appris jeudi.

Selon le texte, qui doit encore recevoir le feu vert du Parlement, les personnes physiques de l'Union européenne (UE) et de l'espace économique européen (Islande, Liechtentein, Norvège) pourront acquérir directement des terres agricoles en Roumanie alors qu'elles devaient jusqu'ici être associées à un partenaire roumain dans le cadre d'une société. L'Etat, les copropriétaires et locataires des terres, les voisins ainsi que les agriculteurs âgés de moins de 40 ans de la localité où se trouvent les terrains auront toutefois un droit de préemption.

Le gouvernement souhaitait initialement demander aux citoyens étrangers de démontrer une expérience dans l'agriculture et limiter les surfaces achetées à 100 hectares mais il a renoncé à ces restrictions.

La Roumanie, 5e pays de l'UE en termes de surfaces agricoles, dispose de terres arables de grande qualité. Après leur entrée dans l'Union européenne, la Roumanie et d'autres pays de l'Est où le prix des terres et les revenus étaient très inférieurs à l'Europe de l'Ouest, ont pu imposer des restrictions à l'achat des terres par des étrangers afin de préserver l'agriculture locale. Ces mesures n'ont toutefois pas empêché qu'en Roumanie de 700.000 à 800.000 hectares de terres arable soient contrôlées par des investisseurs étrangers associés à un partenaire local. Un tiers des ces 700.000 hectares sont exploitées par 15 groupes venus entre autres du Liban, de Chine, des Pays-Bas ou du Danemark, selon le quotidien économique Ziarul Financiar.

« Ce projet de loi ne va pas changer grand chose à la question de l'achat des terres par des multinationales », a indiqué à l'AFP Attila Szocs, responsable de l'association roumaine Eco Ruralis qui défend les petits paysans et l'agriculture traditionnelle. « L'introduction d'un droit de préemption est positive mais il faut voir comment il va être appliqué », a-t-il ajouté.

En mai, la Coordination européenne Via Campesina a averti que l'Europe de l'Est était touchée, comme l'Afrique et l'Asie, par la ruée vers les terres agricoles de la part de grands investisseurs étrangers.

  •   AFP
  • 21 November 2013
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