Une menace pour les générations futures, selon un expert

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Cheikh Oumar Bâ : « Si on ne prête pas attention, ils vont prendre toutes les bonnes terres et ils peuvent décider de ne pas en faire des productions alimentaire pour nourrir les Sénégalais mais pour exporter et se faire de l’argent »
Sud Online | 19/12/2013

Cession des terres arables aux promoteurs étrangers au Sénégal : Une menace pour les générations futures, selon un expert

Nando Cabral Gomis

Le Directeur exécutif d’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) auprès de l’Ong Oxfam a dénoncé hier, mercredi 18 décembre, l’accaparement des terres agricoles au Sénégal. Selon Cheikh Oumar Bâ, la ruée actuelle vers les terres agricoles représente un grand danger pour les générations futures.

En marge du forum sur «Médias et bonne gouvernance» axé sur «la gestion du foncier dans le développement local»,le Directeur exécutif d’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) auprès de l’Ong Oxfam a appelé à la nécessité de préserver les 2 800 millions hectares de terres arables répertoriées lors du recensement de 1998 pour la production nationale. La plupart de ces terres font objet d’une grande pression de la part des investisseurs étrangers, lesquels s’orientent de plus en plus vers les zones les plus humides comme la Vallée du Fleuve.

«Les investisseurs étrangers sont intéressés par des terres qui sont bien dotées en quantités suffisantes en eau. Et si on ne prête pas attention, ils vont prendre toutes les bonnes terres et ils peuvent décider de ne pas en faire des productions alimentaire pour nourrir les Sénégalais mais pour exporter et se faire de l’argent », a-t-il averti lors de ce forum organisé par le Centre d’études des sciences et techniques de l'information (CESTI) et la Fondation Konrad Adenauer (FKA).

Pour contrecarrer ce phénomène, il a plaidé pour une reconnaissance aux exploitations familiales de droits fonciers réels et l’établissement d’un nouvel modèle d’affaires basées sur le respect des droits locaux entre les paysans locaux et les agrobusiness. Il s’agit d’un système de contractualisation dans lequel l’investisseur ou l’agrobusiness s’engagent à doter les communautés de paysans de moyens pour produire et racheter cette production pour la transformer et la revendre.

Confortant le Directeur exécutif d’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), Aliou Diack, ancien président de la Communauté Rurale (Pcr) de Mbane, localité devenue tristement célèbre du fait de son histoire foncière au temps du régime libéral enfonce le clou. Selon lui, entre 2000 et 2009 près de 2 200 hectares de la communauté rurale ont été bazardés par le régime de Wade qui a décidé de la remplacer par une délégation spéciale. Mieux le Coordonnateur national de Bes Du Ñakk affirme que 200 000 hectares de cette manne foncière sont sous le contrôle de 25 personnes qui enmettent une bonne partie en location aux paysans de la localité à raison de 75000f Cfa pour chaque saison.

Prenant la parole, Ibrahima Séne du Pit a plutôt mis en garde contre les ajustements de l’actuel locataire du Palais de la République. D’après lui, le président Macky Sall est sur les traces de l’ancien régime de par les actes qu’il pose, surtout dans le cadre de l’acte 3 de la décentralisation. Le leader du Pit a notamment critiqué le manque de concertations approfondies sur ce dossier entre pouvoir et autres acteurs. Il suspecte Macky Sall de préférer travailler en solo dans la gestion de ce dossier dont la copie a été examinée hier en première instance par la Commission des lois de l’Assemblée nationale avant la plénière prévue le 30 décembre prochain.

En procédant ainsi, le remplaçant de Dansokho à la tête du Pit estime que Macky Sall n’a pas respecté son engagement de large concertation concernant la gestion de cette réforme qui touche tous les domaines, surtout les questions foncières.

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