Des râteaux dans les bureaux de SOCFIN pour dénoncer l’accaparement des terres

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Ce 4 février, six leaders de MALOA ont été condamnés pour 5 à 6 mois de prison ferme.

FIAN Belgique | 18/02/2016

Des râteaux dans les bureaux de SOCFIN pour dénoncer l’accaparement des terres

SOCFIN est un groupe agro-industriel belgo-luxembourgeois spécialisé dans la culture de palmiers à huile et d’hévéa (pour la production de caoutchouc) dont le principal actionnaire (39%) est le groupe français Bolloré. Boosté par la croissance de la demande mondiale d’huile de palme, SOCFIN connaît une forte expansion de ses plantations dans une dizaine de pays d’Afrique et d’Asie. Le groupe gère actuellement plus de 179.000 ha de plantations, ce qui équivaut à plus de 3500 exploitations belges moyennes.

Cette expansion s’exerce au détriment des communautés locales. Ces terres, utilisées pour l’agriculture familiale, sont cédées sous la pression à la SOCFIN, avec l’appui des autorités locales. Au final, des paysans se retrouvent sans ressources, avec une compensation financière extrêmement faible et sont condamnés à travailler pour l’entreprise dans des conditions de travail déplorable. Des situations qui dégénèrent souvent en conflits fonciers et sociaux comme cela a été documenté dans plusieurs rapports d’ONG locales et internationales .

Le triste cas de la Sierra Leone

L’exemple de la Sierra Leone est frappant. En 2011, SOCFIN a signé un accord avec le gouvernement, à travers sa filiale locale Socfin Agricultural Company Ltd. (SAC), pour un contrat de location de 6.500 ha dans la chefferie de Malen. Dès le début, les communautés locales ont dénoncé cet accaparement au travers de l’organisation locale MALOA. Cela n’a pas empêché l’entreprise d’étendre ses plantations jusqu’à 12.000 ha. Des conflits réguliers ont été rapportés entre l’entreprise et les populations locales et les oppositions ont été systématiquement réprimées. Ce 4 février, six leaders de MALOA ont été condamnés pour 5 à 6 mois de prison ferme. Les organisations de droits de l’Homme sont inquiètes pour la sécurité de ces six défenseurs des droits des communautés.

Ces abus sont dénoncés depuis 2013 par « l’Alliance internationale des riverains des plantations SOCFIN/Bolloré ». A plusieurs reprises l’Alliance a fait valoir les droits des communautés et a présenté ses revendications au groupe SOCFIN/Bolloré pour une résolution pacifique des conflits, sans succès. Les représentants de la SOCFIN sont aux abonnés absents. Une situation qui a également été déplorée par le Point de Contact National de l’OCDE en Belgique.

Dans ce contexte, plusieurs ONG belges, ainsi que des citoyens demanderont à l’entreprise d’ouvrir enfin le dialogue avec l’Alliance et de mettre en œuvre des solutions respectant les droits fondamentaux des riverains des plantations. Ils demanderont également aux autorités belges de prendre leurs responsabilités et d’exercer un contrôle sur les activités de ses entreprises à l’étranger.

Mobilisons-nous ! 

Le mercredi 24 février aura lieu une première action en Belgique. Rendez-vous avec bêches et râteaux pour jardiner le parterre devant chez Socfin. « Ils prennent les terres, prenons les leurs »!

L’action se déroulera devant le siège de Socfin à Bruxelles à 12h15. Place du champ de mars, 2 (Porte de Namur). Le rendez-vous est donné aux participants à 11h30 à mundo B pour un briefing sur l’action.

Rejoignez la page Facebook de l’action pour toutes les infos.

Les signataires :

  • CNCD-11.11.11
  • FIAN
  • SOS Faim
  • AEFJN
  • Entraide & Fraternité
  • Quinoa
  • CADTM
  • Climaxi

En savoir plus :
L’étude de cas complète du Sierra Leone 

Article du  Dajaloo 41 :  
Accaparement des terres : colonialisme des temps moderne ? 

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