Tunisie : Nouveau code d'investissement : Les agriculteurs entre craintes et attentisme

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Selon l’UTAP, le nouveau code de l’investissement permettra aux structures financières étrangères non agricoles d’acquérir et d’exploiter des terres agricoles en Tunisie
TAP | 1 juillet 2016

Tunisie-Nouveau code d'investissement: Les agriculteurs entre craintes et attentisme

Les agriculteurs tunisiens ne cachent pas leurs craintes d’un avenir devenu incertain puisqu’ils s’apprêtent à se livrer à une concurrence acharnée au sein d’un secteur qui jouit d’une protection même dans les pays européens avec lesquels la Tunisie négocie actuellement un accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA).

Le nouveau code de l ’investissement, examiné, actuellement, par la commission des finances et du développement de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), semble le dernier recours qui permettra de dissiper les craintes des agriculteurs, des experts et de la société civile.

Ces parties espèrent que ce nouveau code d’investissement permettra de faire face « à la menace que représentent les négociations de l’ALECA sur la sécurité alimentaire et de protéger les agriculteurs contre la mainmise des investisseur étrangers sur leur gagne pain».

Ces espoirs en le nouveau code ne sont pas partagés par les parties concernées par le secteur. Pour Leith Ben Becher, président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie (SYNAGRI), « malgré l’adoption de mécanismes modernes, la nouvelle version du code s’inspire toujours de la politique adoptée dans les années 80, au cours desquelles la Tunisie s’est basée sur la sous- traitance et les salaires bas pour attirer les investissements directs ».

Et de poursuivre : « est ce que la Tunisie a besoin d’attirer les investisseurs pour exploiter les terres agricoles conformément aux articles du nouveau code de l’investissement avant de mettre en place les grandes lignes de la politique agricole du pays », s’est-il interrogé.

Pour le responsable, la Tunisie » est appelée à adhérer à une politique qui préserve les ressources naturelles et définit le terme agriculteur, au lieu d’œuvrer à attirer les investissements pour un secteur qui n'est pas encore prêt à entamer cette aventure ».

Il a, par ailleurs, ajouté que « la Tunisie n’a pas besoin d’attirer des capitaux étrangers pour investir, surexploiter les ressources naturelles ( eau et terre…) limitées du pays ou d’exploiter des terres pour cultiver des produits destinés à l’exportation comme les fraises et les tomates cerises ».

Le nouveau code, selon Ben Bechr , « ne place pas la sécurité alimentaire , la durabilité du système de production et l’autosuffisance en tant que priorités». Même son objectif n’est pas encore bien clair, a-t-il indiqué, mettant l’accent sur la nécessité de changer notre vision sur l’investissement étranger, de protéger davantage le système de production, outre la réhabilitation de la valeur du travail et de l’agriculteur dans la nouvelle version du code.

Pour Omar Bahi, membre du bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) « il ya une volonté mal intentionnée de permettre à l’investisseur étranger de posséder des terres agricoles ce qui menace la souveraineté nationale » . Et d’expliquer que le code « permet aux structures financières étrangères non agricoles d’acquérir et d’exploiter des terres agricoles ».

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