Le groupe Bolloré condamné pour « procédure abusive » contre France TV

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Le reportage dénonçait certaines activités de l’entreprise Socapalm qui produit de l’huile de palme au Cameroun et dont Bolloré est actionnaire.

Le Parisien | 28 mars 2019

Le groupe Bolloré condamné pour « procédure abusive » contre France TV

L’entreprise réclamait 50 millions d'euros à la chaîne de télévision publique après la diffusion d’une enquête sur Vincent Bolloré.

Le documentaire « Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien ? », diffusé en 2016 dans l’émission Complément d’enquête sur France 2, n’avait pas été du goût de l’intéressé. Il avait jugé « à charge » ce reportage réalisé par les journalistes Tristan Waleckx et Mathieu Renier.

Cette enquête retraçait le parcours de l’homme d’affaires, depuis la reprise de la fabrique familiale de papier à cigarettes OCB, en Bretagne, jusqu’à la construction de son empire, qui pèse plus de 10 milliards d’euros

Le reportage, couronné depuis par le célèbre Prix Albert Londres, dénonçait certaines activités de l’entreprise Socapalm qui produit de l’huile de palme au Cameroun et dont Bolloré est actionnaire.

Le documentaire évoquait également les conditions d’attribution d’une concession portuaire de la ville camerounaise de Kribi, en 2015, en s’interrogeant sur d’éventuels « passe-droits ».

Trois procédures engagées par Bolloré

Le groupe de l’industriel avait alors lancé trois procédures : devant le tribunal correctionnel de Nanterre, devant le tribunal de commerce de Paris mais aussi au Cameroun. L’industriel réclamait 50 millions d'euros pour préjudice moral et commercial.

Lors de l’audience, fin mars 2018, au tribunal correctionnel de Nanterre, le tribunal avait relaxé France 2 en estimant que ce documentaire n’était pas diffamatoire. A l’inverse, l’avocat de la chaîne de télévision avait demandé 100 000 euros pour procédure abusive.

La Cour d’appel de Paris vient de confirmer le jugement de première instance. La Cour a estimé que la société Bolloré SA « a commis une faute faisant dégénérer en abus le droit d’ester en justice » et que le montant demandé était « exorbitant ».

En outre, elle a estimé que cette affaire de presse était du seul ressort du tribunal de commerce de Nanterre et non du tribunal de commerce. En conséquence, la société Bolloré va devoir verser 10 000 euros de dommages et intérêts au groupe public de télévision.

Sur le fond, le magnat breton a fait appel de la relaxe des auteurs et de la chaîne de télévision prononcée par le tribunal correctionnel de Paris. La cour d’appel de Versailles doit rendre son arrêt le 9 avril.

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