Au Sénégal, le coup de grâce à l'accaparement des terres par AFRI Partners

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Avec la décision de la Cour suprême, ces fermiers vont pouvoir continuer à cultiver la terre de leurs ancêtres.
SOS Faim | 6 mai 2019

Au Sénégal, le coup de grâce à l'accaparement des terres par AFRI Partners

A Dodel et Demette, il aura fallu attendre 1 an et 8 mois pour que le recours en annulation du Collectif soit effectif. Ce 11 avril 2019, 20 mois après la demande introduite par l’avocat du Collectif, la Cour suprême du Sénégal a enfin accédé à leur demande et annulé le contrat de bail entre le gouvernement et la société AFRI Partners.

Cette ultime étape formalise la décision du Président Macky Sall d’annuler le projet et vient définitivement clore le dossier. Et, en même temps, la menace qui pesait sur les populations des communes de Dodel et Demette au Nord du Sénégal de voir 10.000 hectares de leur terres accordées à un investisseur privé.

En septembre 2018, nous vous proposions déjà un reportage sur ce cas de Dodel dans nos publications Supporterres et Défis Sud.

Pour rappel, il s’agissait d’un projet d’investissement foncier et d’une menace d’accaparement de terre très concrète pour la population sénégalaise. En mars 2017, la société anonyme de droit marocain AFRI Partners signait un protocole d’accord à Dakar avec les maires des communes de Dodel et Demette, situées dans le département de Podor au Nord du Sénégal, pour un montant de 2 milliards de francs CFA (environ 3.050.000 euros). En contrepartie, les communes mettaient à disposition 10.000 hectares pour la réalisation d’un projet agroindustriel pour une durée de 40 ans. S’ensuivirent une mobilisation citoyenne sans précédent et un travail de plaidoyer politique de longue haleine auprès de tous les niveaux de pouvoir. Une combinaison fructueuse qui a permis d’aboutir à ce succès.

Tous les ingrédients étaient réunis pour mener à cette victoire contre l’accapareur :

– un lanceur d’alerte pour dénoncer le cas d’accaparement à temps,
– un Collectif pour porter la mobilisation,
– un travail de sensibilisation auprès des populations concernées (23 villages),
– un relais médiatique pour porter le projet à la connaissance du plus grand nombre,
– un soutien de la diaspora pour injecter des moyens financiers et contracter les services d’un avocat et d’un huissier,
– l’expertise juridique déployée par l’avocat et l’huissier pour démontrer les vices de forme dans la procédure,
– un relais médiatique de la mobilisation citoyenne.

C’est ce même dispositif qu’il faudrait pouvoir déployer à chaque menace d’un nouveau cas d’accaparement des terres qui pèse sur les droits fonciers des populations. C’est à ce prix que la course aux terres pourra être mise en échec et que les investisseurs finiront par se décourager.
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