Droits fonciers des peuples autochtones : les juges et la société civile revoient le cadre juridique

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« Nous sommes conscients de la marginalisation des peuples autochtones, du fait qu’ils sont automatiquement coupables lorsqu’ils sont traduits en justice, et du pouvoir de ceux qui pratiquent l’accaparement des terres, notamment l’agro-industrie » (Photo: Grimm/Um/Duke, MPI)
Cameroon Magazine 29/06/2021

Droits fonciers des peuples autochtones : les juges et la société civile revoient le cadre juridique

Pendant deux jours, du 26 au 27 juin, magistrats, forces de l’ordre et organisations de la société civile ont participé à un atelier de formation sur le cadre juridique de protection des droits fonciers des peuples autochtones des Baka, Bagyeli, Bakola et Bororos à Douala, organisé par le réseau des défenseurs des droits humains.

Au cours de cet atelier, destiné aux magistrats et aux forces de l’ordre, originaires pour la plupart des régions où vivent ces peuples autochtones, notamment les régions de l’Est, du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, du Sud, ainsi qu’aux organisations de défenseurs des droits des peuples autochtones pour faire respecter les cadre juridique qui encadre et protège les droits fonciers de ces derniers. « Cet atelier est pour nous l’occasion d’échanger avec les acteurs de la chaîne judiciaire ; vous constatez que près de 15 magistrats et policiers interviennent dans cette chaîne pour revoir conjointement les mécanismes nationaux et internationaux de protection des droits des peuples autochtones ; nous espérons aussi que cela aura un effet boomerang, qu’ils continueront à sensibiliser les autres acteurs afin qu’ils aient la bonne attitude face à un problème lié aux droits fonciers des peuples autochtones ». L’objectif est de permettre aux participants de renforcer et d’élargir leur connaissance des principaux instruments régionaux et internationaux de protection des droits des peuples autochtones, qui semblent peu connus.

Mode de vie en danger

Au Cameroun, il existe deux groupes de peuples autochtones, en particulier les peuples autochtones des forêts, constitués des Pygmées et des Bororos. Ces derniers voient leurs droits fonciers et leur mode de vie menacés chaque jour par les pressions exercées sur leurs terres par l’exploitation forestière, l’exploitation minière, la conservation et l’agro-industrie. Non sans marginalisations, stigmatisations et discrimination dont ils font l’objet. « La participation des peuples autochtones aux processus décisionnels est encore faible », note Daniel Nkakè, responsable régional de la Commission camerounaise des droits de l’homme (Cdhc). Pour aggraver les choses, ils se voient très souvent refuser l’accès aux mécanismes judiciaires et non judiciaires pour faire valoir leurs droits. Tout comme les défenseurs des droits fonciers qui subissent des représailles et des violences sur le terrain.

« Nous sommes conscients de la marginalisation des peuples autochtones, du fait qu’ils sont automatiquement coupables lorsqu’ils sont traduits en justice, et du pouvoir de ceux qui pratiquent l’accaparement des terres, notamment l’agro-industrie », note Joseph Désiré Zebaze, coordinateur national à . du Réseau des défenseurs des droits humains, Recoh. Cependant, de par leur mode de vie, les peuples autochtones ont un rôle à jouer dans la gestion environnementale des ressources naturelles et la conservation de la biodiversité, deux éléments essentiels dans la lutte contre le changement climatique.

Blanchard BIHEL
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