Risques sur la sécurité alimentaire, selon la Cnuced

E24 | jeudi 17 septembre 2009

Lourde chute des investissements directs à l'étranger en 2009

L'agence onusienne s'inquiète de la "mainmise" étrangère sur les terres agricoles du Sud.

La Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cnuced) s'inquiète de "la mainmise" des investisseurs étrangers sur les terres agricoles des pays du Sud et pointe un risque pour la sécurité alimentaire, dans son rapport annuel sur les investissements dans le monde.

"La présence des STN (sociétés transnationales) soulève des problèmes sociaux et politiques considérables lorsque ces entreprises détiennent ou contrôlent de grandes superficies de terres agricoles", écrit la Cnuced dans la deuxième partie de son rapport entièrement consacrée aux investissements dans l'agriculture.

"Face au problème de "la mainmise sur les terres"", l'Agence appelle la communauté internationale à élaborer "un ensemble de principes" garantissant "la transparence" des grandes opérations d’acquisition de terres, le respect des droits fonciers existants ou le droit à l’alimentation.

Une autre agence de l'ONU, la FAO (Agence pour l'alimentation et l'agriculture), avait tiré la sonnette d'alarme fin mai, estimant que les rachats massifs de terres agricoles en Afrique menaçaient l'accès des populations aux ressources naturelles, rappelle l'AFP.

Début juillet à L'Aquila (Italie), les pays du G8 s'étaient mis d'accord pour élaborer un "code de bonne conduite" en matière d'investissement agricole international, un engagement jugé trop frileux par certaines ONG.

Dans son rapport, la Cnuced attribue cette ruée sur les terres à la "croissance rapide" de la demande de denrées alimentaires en provenance de Chine, du Brésil ou d'Inde, et au développement des bio-combustibles.

La flambée des prix alimentaires ces dernières années a également attiré de "nouveaux investisseurs" et favorisé la spéculation sur les terres, est-il indiqué.

Selon la Cnuced, les négociations menées avec les investisseurs étrangers doivent être "transparentes" s'agissant notamment de "la finalité de la production", et les agriculteurs locaux doivent pouvoir "saisir les tribunaux" s'ils sont "dépossédés de leur terre".

"La prudence s’impose si l’on veut garantir le droit à l’alimentation de la population et protéger les droits des peuples autochtones", selon l'agence onusienne.

En mars, un immense projet du sud-coréen Daewoo Logistics d'acquérir des terres à Madagascar avait été abandonné devant l'hostilité de la population.

En décembre 2008, la présidence kényane s'était mis d'accord avec le Qatar pour céder 40.000 hectares à des fins agricoles, avant de déclarer quelques semaines plus tard l'état de catastrophe nationale, en raison notamment de l'incapacité du pays à assurer sa sécurité alimentaire

E24 avec AFP

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