Québec : Des investisseurs chinois lorgnent des terres agricoles

Argent | 25 septembre 2009

Olivier Bourque

Des investisseurs chinois lorgnent des terres dans la région de Saint-Hyacinthe. Un producteur de porcs de Saint-Valérien a reçu plusieurs visites de clients provenant de la Chine qui voulaient mettre la main sur environ 10 000 hectares dans la région de la Montérégie.

En entrevue avec Argent, Pierre Désourdy qui est propriétaire de 500 hectares a confirmé avoir été en pourparlers avec un groupe à partir de l’été 2008. Selon le magazine Commerce, un agent immobilier associé à La Capitale a même indiqué que le groupe d’investisseurs est intéressé par beaucoup plus d’espace un peu partout dans la région Sud de Montréal.

Pour ce groupe qui vient de Shanghaï, l’argent ne pose pas problème alors que les investisseurs auraient 300 millions $ déposés dans des institutions québécoises. D’après M. Désourdy, le groupe serait intéressé à y développer une culture agricole à grande échelle.

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres pour ce groupe. Selon certaines lois adoptées dans les années 70, les investisseurs étrangers ne peuvent pas acquérir des terres agricoles québécoises sans demeurer dans la province. Le territoire québécois a d’autres remparts comme la Loi sur la protection agricole (LPAQ) qui a été adoptée en 1978 à l’époque où il y avait beaucoup de spéculateurs qui rôdaient autour des terres agricoles québécoises.

Du côté de l’Union des producteurs agricoles (UPA), on affirme «avoir eu vent de l’histoire» mais le feu n’est pas pris dans la maison.

«Aucun de nos membres nous a dit qu’ils ont été approchés par des investisseurs chinois. Donc, on a entendu certaines histoires, on garde l’œil ouvert», a indiqué Réjean Bessette, vice président à la Fédération de l’UPA de Saint-Hyacinthe. [Extrait audio ici.]

Selon lui, les groupes chinois sont plus intéressés à acquérir des terres dans l’Ouest canadien en raison des terres riches pour le développement de toutes les céréales notamment au Manitoba ou en Saskatchewan.

M. Bessette admet toutefois que des actions doivent être entreprises au Québec. Il songe même à faire des représentations au gouvernement afin de s’assurer que les lois adoptées dans la province balisent correctement les acquisitions de terres agricoles québécoises.

La Chine qui possède environ 9 % des terres cultivables de la planète cherche à l’heure actuelle à acquérir plusieurs terres un peu partout sur la planète alors qu’une classe moyenne est en train de se dessiner dans le pays. Des nouveaux besoins qui engendrent un appétit plus grand.

Pour la Solidarité rurale du Québec, cet intérêt chinois ne fait qu’ajouter à une situation déjà difficile pour ce territoire, là où se trouvent les meilleures terres agricoles du Québec.

«Nous avons très peu de territoire arable, il faut l’utiliser intelligemment. Ce n’est pas normal qu’Ikea puisse acheter un terrain aussi vaste dans nos terres les plus riches», constate Cynthia Rivard, directrice des communications.

Un meilleur encadrement des terres est nécessaire, constate M. Bessette. «Il ne faut jamais oublier que Laval a longtemps été le potager du Québec. Et regardez maintenant…», lance-t-il.
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