Les terres agricoles : un secteur qui se tient dans la crise

"Je suis convaincu que les terres agricoles vont être l'un des meilleurs investissements de tous les temps", a annoncé le gourou des matières premières Jim Rogers

Money Week | 13 octobre 2009 | extrait seulement

Ingrid Labuzan

"Je suis convaincu que les terres agricoles vont être l'un des meilleurs investissements de tous les temps", a annoncé le gourou des matières premières Jim Rogers. Une opinion partagée par un autre gourou de la finance, George Soros.

Il est vrai qu'avec la crise, l'attention des investisseurs s'est tournée vers une classe d'actifs très particuliers : les terres agricoles et les fermes. Pensez donc, en 2008 en Grande-Bretagne, c'est l'un des rares domaines à avoir affiché des retours sur investissements positifs. C'est simple : la location de terres agricoles a pris entre 20 et 30% cette année-là, alors même qu'au niveau des propriétés commerciales, la chute se chiffrait à -22,1%, et à -15,3% pour les propriétés résidentielles.

Même constat en Ukraine. Agritel, une société française de conseil spécialisée dans la gestion du risque dans le secteur agro-alimentaire et agro-industriel, possède des bureaux dans ce pays. Elle explique que "la crise profonde traversée par l'économie ukrainienne depuis l'automne 2008 a douché l'enthousiasme des investisseurs étrangers. Cependant, l'agriculture tire son épingle du jeu et continue, malgré un ralentissement relatif, d'attirer des capitaux".

Pour autant, investir directement dans la terre elle-même n'est pas une sinécure et peut s'avérer très complexe pour un investisseur particulier. Ainsi, l'Ukraine possède des terres considérées par nombre de spécialistes parmi les plus fertiles au monde. Mieux, il y existe un réel potentiel de mise en culture de nouvelles surfaces : environ 4 millions d'hectares de terres attendent encore d'y être exploités.

Pourtant, Agritel fait part des diverses barrières à l'entrée. Si elles sont franchissables pour des investisseurs institutionnels, elles sont trop élevées pour un investisseur particulier.

Même pour les investisseurs institutionnels, le secteur n'est pas exempt de pièges, comme l'expliquait mon collègue Sylvain Mathon dans Matières à profits. "Le pari (des financiers), au départ, était un peu le même que celui du private equity dans le monde industriel : dénicher un gisement de croissance largement sous-exploité ; le faire fructifier à l'aide d'investissements considérables et un suivi attentif ; obtenir en peu de temps des rendements sans égal – on espérait jusqu'à 400% sur les friches africaines ; décrocher la timbale, non sans redistribuer un peu et rembourser les emprunts."

"Pas étonnant que les ténors du capital-risque se soient lancés dans l'aventure, à plus forte raison quand les marchés d'actions ont commencé à marquer le pas. Ils avaient oublié un détail : la terre n'est pas une ressource comme les autres, mais un levier politique des plus puissants, et le ferment de révolutions. Un principe capitaliste ne tient pas contre une famine (...). Les adeptes de land grab [Ndlr : c'est-à-dire l'achat par un pays de terres agricoles situées à l'étranger] sont aujourd'hui assis sur une poudrière".
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