Ethiopie : Le début des ennuis pour Karuturi
ETHIOPIE
Le début des ennuis pour Karuturi
Le ministère éthiopien de l'agriculture s'oppose à ce que la compagnie Karuturi installe des milliers de fermiers indiens sur les terres qu'elle loue dans la région de Gambela.
Présent dans la production de roses en Ethiopie depuis 2004, Karuturi Global Ltd est maintenant en conflit avec le ministère de l'agriculture et du développement rural (MoARD, selon son acronyme anglais) à propos d'un aspect de ses projets d'expansion. Cette firme indienne, dirigée par Ramakrishna Karuturi, a obtenu l'allocation de 300 000 ha à Bako, dans la région de Gambella, au sud-ouest d'Addis Abeba, pour un projet agricole très ambitieux (maïs, palmiers à huile, etc.) nécessitant un investissement de plus d'un milliard de dollars. Sur une portion des 100 000 ha dont elle a déjà pris possession, elle souhaite installer des fermiers indiens sous forme de métayage. Mais le MoARD s'y oppose.
Fin 2011, quelques centaines d'Indiens, présentés comme des opérateurs de machines agricoles, sont arrivés en Ethiopie, et Karuturi a demandé au ministère du travail et des affaires sociales (MoLSA) de leur octroyer des permis de travail. Le MoLSA a alors consulté le MoARD, qui s'est opposé à la délivrance de ces autorisations en estimant que ces Indiens étaient les futurs fermiers embauchés par Karuturi. La compagnie a alors fait savoir qu'ils ne seraient pas embauchés comme fermiers mais en tant que consultants techniques pour la mise en production des terres. Néanmoins, dans leurs discussions avec Karuturi, les officiels du MoARD ont demandé à la compagnie indienne de renvoyer ces travailleurs chez eux, car la législation éthiopienne n'autorise l'octroi de permis de travail à des étrangers que lorsque la main d'œuvre locale est insuffisamment qualifiée pour occuper leurs postes.