Pana | 01/06/2009
Le président du Comité exécutif du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l'Afrique de l'Ouest (ROPPA), Ndiogou Fall, a exprimé lundi à Paris l'opposition "totale" de sa structure à la vente massive des terres cultivables en Afrique, estimant que le phénomène "compromet l'avenir de la jeunesse du continent".
"Des communautés entières ont été dépossédées de leurs terres au profit d'investisseurs étrangers. Certains Etats n'ont pas hésité à procéder à la déforestation massive pour satisfaire ces capitaux étrangers. Le ROPPA est fondamentalement opposé à cette dérive", a-t-il affirmé lors d'un entretien avec la PANA à Paris.
"La terre doit rester un patrimoine de la communauté en Afrique", a estimé le président du ROPPA qui a souligné que dans plusieurs pays du continent la terre est le seul capital des populations.
Pour M. Fall, la vente massives des terres agricoles africaines s'apparente plus à un "pacte colonial" qu'à la recherche de nouveaux financements pour le développement de l'agriculture africaine. "Nous avons toujours été favorables à la recherche de moyens financiers pour développer l'agriculture africaine. Mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit ici. On brade les terres africaines, on contraint des milliers de petits producteurs à la misère. Cela est insupportable", a insisté le président du ROPPA, avant d'appeler à une concertation entre les autorités étatiques, les productuers et les investisseurs étrangers sur la question.
"Les investisseurs étrangers peuvent négocier, dans chaque Etat, des accords avec les populations pour l'utilisation des terres cultivables. Nous ne sommes pas opposés à cette démarche. Par contre, nous n'accepterons jamais que ces terres soient vendues", a précisé M. Fall.
De très nombreux investisseurs étrangers, dont des firmes agro-alimentaires, ont procédé récemment à l'achat des terres agricoles en Afrique, notamment à Madagascar, au Mali et au Mozambique.