Gabon : Les femmes rurales indexent Olam

Mandji Infos | 8 mars 2018

Ngounié/Les femmes rurales indexent Olam

Les populations rurales appellent au respect de l’usage de leurs droits coutumiers. Elles craignent l’accaparement par Olam Palm Mouila des terres cultivables. L’ONG Muyissi Environnement les a rassemblées dans le chef-lieu de province à l’occasion de la journée du 8 mars 2018.

Reportage par Olivier NZODI
Photos : Alexia MOALO

La marche a été lancée depuis la place de l’indépendance de  Mouila pour la cour du gouvernorat. Au nom des femmes, Carine Tsimba Mouity  de Muyissi Environnement a dénoncé et prévenu les violences faites en l’endroit de la gente féminine en ces termes : « cessent toutes les violences faites aux femmes et défendent la destruction des familles par la famine, les conflits, l’exclusion, le viol, les maladies, la mort du fait de l’accaparement des terres par les grandes compagnies nationales et multinationales ».

Suivant le scénario circonstanciel la remise officielle par  Pélagie Maganga des  pétitions plus de 430 signatures recueillies dans près 40 villages des départements de Tsamba-Magotsi, Ndolou, la Dola et la Douya-Onoye.

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Les femmes ont marché pour le 08 mars 2018
Marche

Réagissant aux propos décrivant les dérives que constatent les communautés villageoises dans les pays voisins où il y a des monocultures notamment les palmiers à huile,  le gouverneur de la Ngounié, Benjamin Nzigou a pris l’engagement de transmettre le message des femmes à sa hiérarchie. Tout en saluant l’initiative de l’ONG Muyissi Environnement soutenue par WRM, Grain et JVC Japon dans la mesure où elle fait de la prévention tout en conseillant d’être une société civile de propositions.

Dans la période du 1er au 20 février dernier, les membres de Muyissi avaient initié des tournées d’information et de sensibilisation à travers les départements de Tsamba Magotsi, Ndolou, la Dola et Douya Onoye. C’est en 2012 que la société Olam s’installe dans la province de la Ngounié pour des champs de palmiers à huile. Ce qui a motivé les défenseurs de l’environnement et des droits des populations locales. La journée internationale de la femme se présente comme une tribune pour les femmes rurales appuyées par celles des centres urbains afin de dire à haute voix ma terre, ma vie ! Au chapitre des dénonciations, les violences faites aux populations autour des plantations de palmiers à huile, ont été au centre de cette marche du 8 mars 2018. C’est en 1910 que la Communauté internationale parle pour la 1ère fois de  la journée internationale au cours  de la Conférence internationale des femmes socialistes par Clara Zethin. Cette  journée s’inscrit dans une perspective révolutionnaire. Le 8 mars 2018 est aussi la piste pour les femmes de faire respecter leurs droits et, cette journée se célèbre sous le thème : l’heure est venue, les activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes.

Les femmes des pays voisins sont fouillées jusqu’à leur intimité, violentées, torturées et trainées en justice parce qu’elles détiennent quelques noix de palme, au Cameroun de tels agissements sont légion. Celles de la Ngounié au sud du Gabon crient pour dire non aux discriminations faites aux femmes, stop aux abus sur les riveraines des monocultures d’arbres etc.

‘’Ce qui est arrivé ailleurs n’est pas loin d’arriver dans notre pays, le Gabon avec l’implantation d’Olam Palm’’ a prévenu Carine Tsimba Mouity de Muyissi Environnement.

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Le refus choquant d’Olam Palm Mouila devant les délégations rurales
Le niet d'Olam Palm Mouila devant les délégations des villages impactés par les plantations

L’ONG Muyissi Environnement a commencé officiellement ses activités en avril 2010 avec pour objectifs de prévenir la pollution des cours d’eau du pays, la protection l’environnement dans son ensemble, la défense des droits des communautés locales, entre autres. Voulant accéder à la direction d’Olam Palm Mouila, les délégations conduites par le président de Muyissi, Ladislas Ndembet, ont été stoppées à la barrière du PK19. Le Responsable des ressources humaines, Juldas Boukinda au nom de la direction de l’entreprise s’est montré peu conciliant parce qu’il n’a pas voulu que les communautés arriver sur ses installations.

« Nous constatons une pauvreté insolente des familles riveraines de grandes plantations de monoculture agricole particulièrement celles du palmier à huile industrielle dans toutes les zones où elles sont développées notamment en Afrique » a indiqué la porte-parole, Carine Tsimba Mouity. Les femmes ont exigé le respect de leurs droits à l’intérieur et autour des plantations des palmiers à huile

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