
Afrique IT News | 23 juin 2025
Crypto et corruption : la facette cachée du plan d’achat de terrains en $CAR
La République centrafricaine (RCA) a entamé un véritable tournant dans l’administration publique en lançant, à partir du 21 juin 2025, la vente de 1 700 hectares de terres situées près de Bossongo, à environ 45 km à l’ouest de Bangui, entièrement tokenisés sur la blockchain Solana, et achetables via son cryptomonnaie nationale, le $CAR.
Concrètement, chaque concession est matérialisée sous forme de jeton NFT, permettant à tout investisseur—qu’il soit basé à Bangui ou à l’autre bout du monde—de réserver et payer une parcelle via une transaction en $CAR. Une commission annuelle fixe de 20 $ est également prévue. L’objectif affiché : réduire la bureaucratie, empêcher les fraudes documentaires, accélérer les formalités et encourager la transparence publique .
La présidence, par la voix du président Faustin-Archange Touadéra, présente ce dispositif comme une étape décisive : « éliminer les lourdeurs administratives et instaurer une économie plus accessible et fiable grâce à la blockchain ». Au-delà du foncier, le gouvernement envisage une extension vers d’autres actifs tangibles, tels que les droits miniers, s’appuyant sur son Code minier et une récente loi de 2023 relative à la tokenisation des ressources naturelles .
Cependant, cette innovation n’est pas sans soulever des interrogations. Le $CAR est souvent qualifié de « memecoin », avec une concentration de plus de 76 % de l’offre détenue par seulement 4 portefeuilles. Par ailleurs, la vidéo de lancement – mettant en scène le président – a été suspectée d’être générée par intelligence artificielle, et le projet manque encore publiquement de smart contracts transparentement audités ou d’une interface officielle pour accéder aux NFT.
Les marchés ont réagi vivement : le cours du $CAR a bondi de plus de 21 % le jour de l’annonce, poursuivant son rallye de plus 116 % en une semaine, malgré un pic moins spectaculaire comparé à son ATH (~0,60 $), soit près de 90 % sous ce sommet . Mais la volatilité reste forte : après un crash initial de 95 % post-lancement en février 2025, et malgré les efforts du gouvernement, l’authenticité et la fiabilité juridique du projet restent sujettes à caution.
Les succès ou revers de cette expérimentation feront date. Si les NFT fonciers s’avèrent juridiquement reconnus, traçables et profitables à la croissance économique, la RCA pourrait se positionner comme pionnière de la tokenisation souveraine en Afrique. À l’inverse, des failles réglementaires ou un échec de mise en application pourraient transformer ce pari en un cas d’alerte, reflétant les contradictions d’une crypto-politique en pleine zone grise.
La République centrafricaine (RCA) a entamé un véritable tournant dans l’administration publique en lançant, à partir du 21 juin 2025, la vente de 1 700 hectares de terres situées près de Bossongo, à environ 45 km à l’ouest de Bangui, entièrement tokenisés sur la blockchain Solana, et achetables via son cryptomonnaie nationale, le $CAR.
Concrètement, chaque concession est matérialisée sous forme de jeton NFT, permettant à tout investisseur—qu’il soit basé à Bangui ou à l’autre bout du monde—de réserver et payer une parcelle via une transaction en $CAR. Une commission annuelle fixe de 20 $ est également prévue. L’objectif affiché : réduire la bureaucratie, empêcher les fraudes documentaires, accélérer les formalités et encourager la transparence publique .
La présidence, par la voix du président Faustin-Archange Touadéra, présente ce dispositif comme une étape décisive : « éliminer les lourdeurs administratives et instaurer une économie plus accessible et fiable grâce à la blockchain ». Au-delà du foncier, le gouvernement envisage une extension vers d’autres actifs tangibles, tels que les droits miniers, s’appuyant sur son Code minier et une récente loi de 2023 relative à la tokenisation des ressources naturelles .
Cependant, cette innovation n’est pas sans soulever des interrogations. Le $CAR est souvent qualifié de « memecoin », avec une concentration de plus de 76 % de l’offre détenue par seulement 4 portefeuilles. Par ailleurs, la vidéo de lancement – mettant en scène le président – a été suspectée d’être générée par intelligence artificielle, et le projet manque encore publiquement de smart contracts transparentement audités ou d’une interface officielle pour accéder aux NFT.
Les marchés ont réagi vivement : le cours du $CAR a bondi de plus de 21 % le jour de l’annonce, poursuivant son rallye de plus 116 % en une semaine, malgré un pic moins spectaculaire comparé à son ATH (~0,60 $), soit près de 90 % sous ce sommet . Mais la volatilité reste forte : après un crash initial de 95 % post-lancement en février 2025, et malgré les efforts du gouvernement, l’authenticité et la fiabilité juridique du projet restent sujettes à caution.
Les succès ou revers de cette expérimentation feront date. Si les NFT fonciers s’avèrent juridiquement reconnus, traçables et profitables à la croissance économique, la RCA pourrait se positionner comme pionnière de la tokenisation souveraine en Afrique. À l’inverse, des failles réglementaires ou un échec de mise en application pourraient transformer ce pari en un cas d’alerte, reflétant les contradictions d’une crypto-politique en pleine zone grise.