L'accord entre Olam et le gouvernement du Gabon a été signé en 2010
Les dangers de l'attribution des terres gabonaises à Olam : leçon de l'histoire
"Quand les missionnaires sont arrivés, les Africains avaient la terre et les missionnaires avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés. Quand nous les avons ouverts, ils avaient la terre et nous avons eu la Bible." Avait déclaré Jomo Kenyatta, le père de la libération du Kenya du joug de l'Angleterre. Cette citation, dans le contexte du Gabon, est très importante en raison du plan par le régime Ali Bongo de donner de grande étendue de terres fertiles à OLAM, une firme Singapourienne spécialisée dans l'agroalimentaire. Beaucoup de personnes au Gabon, se demandant ce qui pousse le gouvernement à donner ses terres à des intérêts étrangers, en particulier compte tenu de l'histoire tragique de l'exploitation de l'Afrique qui est exprimée avec éloquence dans la citation de Jomo Kenyatta. Nos ancêtres ont l'excuse d'avoir été ignorants de la manière de penser des colonisateurs; mais quelle excuse a le gouvernement Gabonais d'aujourd'hui? Pourquoi ce gouvernement est prêt à sacrifier sa propre population?
Il est intéressant de constater que le même monde qui décrit l'Afrique comme un cas désespéré de famine et pauvreté chronique, soit maintenant en train d'essayer de s'accaparer des terres africaines et les transformer en générateur de produits pour le monde développé; tout comme les ressources minérales africaines qui sont extraites pour rendre les économies du monde développé plus performantes et celles des pays africains plus faibles. Comme décrit dans la lettre que certains citoyens gabonais très inquiets ont publiée exprimant leur opposition au projet OLAM dans le Woleu-Ntem, il est fort possible que le projet envisagé par OLAM détruirait des communautés agricoles locales et entraînerait le déplacement potentiel de milliers d'agriculteurs. Lorsque la population locale perdra son mode de vie et se retrouvera démunie, ce ne sont pas les lointains bureaucrates du gouvernement ou les naïfs chefs tribaux locaux qui collaborent avec OLAM, qui pourront trouver des solutions pour eux. A maintes et maintes reprises, toutes les études sérieuses de développement en Afrique, ont conclu que la clé du développement est d'aider les petits agriculteurs. Au Gabon, lorsque les petits agriculteurs ont été aidés dans le passé, ils ont prospéré et plusieurs d'entre eux sont même devenus millionnaires dans la province du Woleu-Ntem. Mais au lieu d'aider les agriculteurs locaux, le gouvernement Ali Bongo propose de céder leurs terres aux sociétés multinationales pour qu'ils puissent planter des hévéas pour l'exportation du caoutchouc. Ce gouvernement semble prêt à sacrifier les agriculteurs et les populations locales et comme d'habitude, sans prendre la précaution de trouver des solutions pour ce qui se passera plus tard, quand les populations auront perdu leurs terres.
Le projet OLAM sera sans aucun doute profitable pour OLAM, mais ce sera un désastre pour les populations locales. Dans la situation actuelle, pour paraphraser Jomo Kenyatta, OLAM est le missionnaire et Ali Bongo, le stupide chef africain à qui on remet le manuel de comment détruire le Woleu-Ntem rural. L'accaparement des terres par OLAM se fait par la tromperie et le secret. Mais heureusement, de nombreux citoyens gabonais vivent leur vie avec les deux yeux grands ouverts et voient clairement le danger du projet OLAM pour leur pays et leur peuple. Ces citoyens élèvent le débat en termes de justice et d'équité pour les gabonais. Ils mettent en premier l'intérêt de la communauté avant toute autre considération, comme les pots de vin et les escroqueries qui sont offerts par OLAM et le gouvernement. Ces citoyens en gardant les yeux ouverts insistent pour que le gouvernement travaille pour le peuple, au lieu de voir ses membres se remplir les poches avec l'argent détourné. En gardant les yeux ouverts, ces citoyens sont clairement entrain de dire au gouvernement que le sabotage économique se faisant passer pour une aide pour les communautés rurales, est inacceptable parce qu'il permet à une entreprise comme OLAM de dépouiller le peuple gabonais de son patrimoine le plus important, sa terre. Cette situation est inacceptable.
A Berlin, en Allemagne, à des milliers de kilomètres de l'Afrique, la Conférence de Berlin de 1884-1885 décida que les terres africaines seraient colonisées. Pas une seule voix africaine ne fut entendue lors de cette conférence. Les Européens n'accordaient aucune valeur aux frontières existantes entre les peuples africains, leurs coutumes, leurs religions ou même leurs riches vies culturelles; mais cependant, les européens accordaient de la valeur à leurs terres. Aujourd'hui, la même chose est en train d'être faite aux Africains; mais cette fois-ci les gouvernements africains, tels que celui au pouvoir au Gabon, participent à priver les peuples africains. Comme on dit, ceux qui n'apprennent pas de l'histoire sont condamnés à la répéter!