Xinhuanet 05/10/2012
Les parlementaires africains se penchent sur l'accaparement des terres
COTONOU -- Une soixantaine de députés du Parlement panafricain ont entamé jeudi à Cotonou un atelier régional sur "Tirer profit des investissements: la réponse parlementaire à la ruée vers les terres", en vue de prendre des mesures nécessaires pour lutter contre le phénomène de l'accaparement des terres sur le continent africain.
"Le Parlement panafricain, organe législatif de l'Union africaine, a initié cette rencontre pour sensibiliser et armer les parlementaires et les Etats, en vue de la mise en place de politique et de lois adéquates destinées à réglementer le phénomène, aux fins de donner des chances aux politiques d'autosuffisance alimentaires des pays africains d'aboutir", a expliqué Henri Gbone, président de la Commission agricultures, ressources naturelles et environnement au parlement Panafricain.
En Afrique, a-t-il affirmé, la problématique de l'accaparement des terres est une question primordiale.
"Accaparer la terre d'un citoyen, c'est lui complexifier l'existence et, à certains égards, lui ternir définitivement la vie", a-t-il souligné.
Abondant dans le même sens, le vice-président du Comité interparlementaire de l'Union économique et monétaire ouest- africaine (UEMOA), Victor Dangnon, a estimé que le problème est actuellement grave dans les pays en voie de développement, notamment sur le continent africain.
"Selon des sources agrées, sur 416 cas d'accaparement de terres identifiés, 228 cas ont été réalisés en Afrique. Cela veut dire ainsi que le phénomène dépasse largement le cadre familial et constitue une menace directe pour la souveraineté alimentaire qui est une alternative aux politiques néolibérales et au modèle de production industrielle", a-t-il indiqué.
Pour cet élu du peuple, ce phénomène d'accaparement des terres entraîne des conséquences négatives qui menacent la vie des communautés africaines, en particulier le déplacement des populations, l'aggravation de la pauvreté et de la faim, l'augmentation des conflits, la perte des droits fonciers et des moyens de subsistance.
Nouvelle Tribune | 5/10/12
Séminaire parlementaire sous-régional : les problèmes liés à l’accaparement des terres en Afrique au cœur des échanges
par Ismail Kèko
« Tirer profit des investissements agricoles : la réponse parlementaire à la ruée vers les terres », tel est le thème du séminaire initié conjointement par l’Assemblée nationale, le comité interparlementaire de l’Uemoa et le Parlement Panafricain avec l’appui de plusieurs partenaires internationaux qui regroupe depuis hier, à Azalaï Hôtel de la plage de Cotonou.
Ainsi, pendant deux jours ,les parlementaires de ces différentes institutions sous-régionales et internationales ainsi que des experts en la matière vont-ils se pencher sur l’un des maux qui minent le monde paysan.
A l’ouverture des travaux, Henri Gbodé, représentant du Parlement Panafricain a présenté quelque peu le tableau sombre des conséquences de l’accaparement des terres en Afrique. « Vous n’ignorez pas le rôle primordial que jouent les parlementaires dans l’élaboration des politiques de nos Etats » a déclaré le représentant du parlement panafricain. Parlant de l’aspect technique de l’accaparement des terres, il ajoute que les recherches de nombreuses publications et les débats nous alarment sur des situations dramatiques et dangereuses pour la paix sociale et le développement de nos pays. C’est pourquoi, dit-il, il est primordial que les causes et les conséquences de ce phénomène soient analysées et bien comprises si nous voulons agir de manière efficace ».
Selon lui, la Banque Mondiale a publié un rapport montrant que 47 millions d’hectares de terres ont fait l’objet de transaction de par le monde à grande échelle et surtout en Afrique. Le continent Africain est au centre des transactions en raison de l’abondance des terres et les gouvernements incapables de protéger les propriétaires de ces terres. Il a exhorté enfin les parlementaires à prendre conscience de la situation à travers la prise des lois pour décourager ce phénomène.
Quant à Victor Dangnon, vice-président du CIP-Uemoa, il dira que le présent séminaire s’inscrit dans l’une de leurs attributions principales selon les textes du traité de l’Uemoa. Selon lui, c’est une grande responsabilité pour les députés en leur qualité des représentants des populations. « Nous sommes les garants de leurs intérêts moraux et vitaux » a précisé Victor Dangnon. Selon lui, les experts recommandent la modernisation et la dynamisation des droits de propriété foncière à travers des réformes qui accordent une place importante aux droits des populations autochtones. Enfin, il a appelé ses collègues parlementaires à s’approprier les conclusions de ce séminaire auxquelles ils aboutiront.
Ouvrant les travaux, le 2è vice-président de l’Assemblée nationale représentant le président Mathurin Nago, n’a pas manqué de rappeler les objectifs de ce séminaire. A en croire ses propos, une étude réalisée conjointement avec la Fao, l’Iide et le Fida indique que depuis 2004, les allocations confirmées de terres représentent 2,5 millions d’hectares dans cinq pays africains. Nos Etats doivent entre autres faire respecter le droit à l’alimentation et protéger les plus vulnérables, élaborer de manière participative les politiques de manière globale au service des services nationaux de développement, reconnaitre les droits fonciers coutumiers et locaux et enfin accorder une attention particulière au droit foncier de la femme.
Enfin, il a exhorté les participants à mieux s’approprier les communications qui seront délivrées compte tenu des compétences diverses présentes. Au cours des travaux, plusieurs communications ont été présentées sur le sujet avec de riches débats.