Journal du Mali | 18/11/2012
Touraba : futur grenier agricole de l’Uemoa ?
Par Mame Diarra DIOP, envoyée spéciale
2174 ha. C’est la superficie du casier hydraulique de Touraba en zone Office du Niger. Un chantier de l’Uemoa qui vise à créer un pôle agricole sous régional au Mali… Visite guidée.
Sur la route qui mène à Touraba, à près de 170 km de Ségou, dans la zone office du Niger, on devine à vue d’œil, l’immense potentiel agricole de ces vastes étendues verdoyantes, où l’eau est un don du ciel. De Niono à Kouroumari, en passant par l’immense barrage de Markhala, des canaux d’irrigation s’étalent ça e là, des ouvrages adducteurs, ou des superficies aménagées pour la culture du riz, du blé, du mais, du sorgho et même la pisciculture, etcc...Les responsables Agriculture, de l’Uemoa l’ont bien compris en investissant près de 15 milliards dans l’aménagement de plusieurs hectares entre Kanjourou (environ 9000ha) et Touraba (2174ha) où nous nous rendons pour réaliser l’avancée des travaux d’aménagement agricole…
SESG Environnement…
Sur place, c’est la société malienne de sable et gravier, SESG, qui réalise les aménagements et ces immenses bacs d’irrigation creusés à même le sol. « Les travaux ont pris du retard, précise Ervé Marcel Ouédraogo, chef du Projet Office du Niger à l’Uemoa, mais nous sommes confiants…. La zone Office du Niger présente des avantages comparatifs, une disponibilité en eau et des potentialités vastes…». Avec un taux de réalisation de 36%, les experts de l’Uemoa espèrent voir la fin des aménagements d’ici Mars 2013. « Nous avons fait de gros efforts, même si la situation de crise a stoppé les travaux depuis 8 mois, confie Abidine Yattara, PDG de SESG, mais ils ont repris en novembre ». Pour SESG, le projet de l’Uemoa est un immense défi qui crée des emplois et une économie pour la zone avec des emplois directs et indirects.
Diversification et valeur ajoutée
Sur le chantier, d’immenses grues Caterpillar, ramassent le sable et le font remonter le long des canaux, un tronc commun s‘étend, où l’eau s’écoulera, pour irriguer les cultures et arroser les parcelles prévue à cet effet. On imagine les produits agricoles qui sortiront de ces terres riches. Mais il y aura plus de valeur ajoutée : « Imaginez les activités de diversification, de transformation, de pisciculture, les embauches qui découleront de ce projet, qui favorise aussi l’intégration sous régionale. », précise Mr Ouédraogo. Ainsi des ouvriers et ingénieurs africains viendront travailler dans l’Office du Niger et apporter leur expertise aux nombreux Maliens, déjà employés sur le chantier. « Nous avons constaté, l’avancée des travaux et la volonté des partenaires de l’Uemoa d’aider le Mali à exploiter l’Office du Niger, c’est un signe positif et nous accompagnerons ce projet jusqu’au bout », a ajouté le ministre malien de l’Agriculture, le Dr Yaranga Coulibaly. Pour Ibrahima Diémé, commissaire de l’Uemoa « le projet de Touravba s’inscrit tout simplement dans la Politique agricole de l’Uemoa, PAU, qui vise l’atteinte de la souverainté alimentaire dans la sous région ».
30 mois, c’est le délai que se donne les experts de l’Uemoa pour voir se matérialiser les parcelles en produits agricoles. Le Mali constitue le plus gros investissement d’un projet qui se veut vecteur d’intégration et dont le modèle existe dans d’autres pays de la Zone Uemoa. Malgré la crise, l’espoir de voir Kandjourou et Touraba devenir des pôles agricoles d’excellence dans la zone, motivent les experts de l’Uemoa, qui suivent depuis Ouagadougou, le projet et ses avancées. Grâce tout simplement à l’Internet, illimité, installé sur la chantier. Une petite touche moderne, dont n’est pas peu fier, Abidine Yattara, le PDG de SESG Environnement...