Actu Bénin | 1 décembre 2021
Achat et vente de terrains au Bénin à partir de 2023:Les risques liés aux transactions irrégulières
A partir du 15 août 2023, les transactions en République du Bénin changent de visage. Aucune transaction foncière dont la vente, la donation et autres ne peut s’opérer sur la base d’une convention de vente. Il faut impérativement un titre foncier pour la réalisation du contrat. Au détour d’un entretien, Xavier Zola, expert foncier agrée, explique le contenu de la réforme.
Le Matinal : Qu’est-ce qui se passera concrètement dans le domaine foncier en 2023 au Bénin ?
Xavier Zola : En l’état actuel de la législation en vigueur dans notre pays, le 14 août 2023 consacrera la fin de la période transitoire prévue par le Code foncier et domanial. En effet, ledit Code dispose en son article 17 que pour tout fonds de terre ou immeuble devant faire l’objet d’une transaction doit être muni d’un titre foncier, qui est par ailleurs le seul titre de propriété institué par la même loi. Etant conscient qu’au 14 août 2013, date à laquelle le Code a été mis en vigueur, peu de fonds de terre et d’immeubles étaient munis de titre foncier, le législateur avait accordé un délai de 5 ans pour qu’à défaut de titre foncier, il puisse être établi et exploité les actes de présomption de propriété à savoir l’Attestation de recasement pour les parcelles loties et recasées, l’Attestation de détention coutumière (Adc) pour les parcelles non loties, les terres rurales et agricoles, les avis d’imposition des 3 dernières années, le permis d’habiter, le certificat administratif, le certificat foncier rural avec la précision que ces 3 derniers actes ne se délivrent plus. C’est pour cela qu’on parle de période transitoire pendant laquelle le titre foncier n’est pas obligatoire pour les transactions foncières. Ce délai de 5 ans est arrivé à son terme le 14 août 2018. Avec la modification du Code foncier et domanial intervenu en août 2017, il a été prorogé de 5 ans encore à compter du 14 août 2018. Si la loi n’est pas retouchée dans l’intervalle, la période transitoire va prendre fin le 14 août 2023 et à partir du 15 août 2023, il faudra obligatoirement, pour faire les transactions foncières dont la vente, la donation et autres. L’une des conséquences est que le maire ne pourra plus procéder à la formalisation des transactions. En présence d’un titre foncier, il faut forcément recourir à un notaire.
Quelles sont les pièces qu’il faut avoir pour être dans la modernisation annoncée ?
Le seul acte qui vaille est le titre foncier qui est le seul titre de propriété. C’est ce qu’il faut avoir pour attester et jouir de son droit de propriété foncière. D’ores et déjà, à défaut d’avoir le titre foncier, il faut disposer ou se faire établir un des actes de présomption de propriété cités ci-dessus. Il faut l’avoir, car il s’agit aussi d’une des pièces majeures dont on a besoin pour constituer le dossier de demande de titre foncier pour la confirmation des droits fonciers. Avoir juste une convention de vente même enregistrée et affirmée par le maire ou établie devant le notaire seul ne suffit pas à la date d’aujourd’hui, encore mois à partir du 15 août 2023.
Pour ceux qui ne seront pas à jour, y a-t-il une sanction ?
Je ne sais s’il faut parler de sanction, néanmoins il est à savoir qu’à compter du 15 août 2023 et si la législation reste en l’état, celui qui n’a pas un titre foncier pour sa terre ou son immeuble ne peut pas faire une transaction y relative qu’il s’agisse d’une vente, d’une donation, d’un échange, d’un héritage, d’une hypothèque ou de toute autre inscription. Ou celui qui remet de l’argent par exemple pour acheter un fonds de terre ou un immeuble qui n’est pas muni de titre foncier ne pourra faire formaliser son achat. Quand la vente n’est pas formalisée, la transaction est supposée n’avoir jamais eu lieu.
Que conseillez-vous à la population ?
Quand on a un enfant, on lui établit son acte de naissance, quand on a une moto, on doit se faire établir sa plaque, quand on a un véhicule, on se fait établir sa carte grise, etc. C’est exactement le cas avec la terre. Celui qui a une terre doit avoir ou se faire établir l’acte de propriété requis. Donc, à défaut d’avoir le titre foncier, il faut se faire établir au moins un des actes de présomption de propriété tout en se préparant à aller au titre foncier.
Propos recueillis par Bienvenue Agbassagan
Achat et vente de terrains au Bénin à partir de 2023:Les risques liés aux transactions irrégulières
A partir du 15 août 2023, les transactions en République du Bénin changent de visage. Aucune transaction foncière dont la vente, la donation et autres ne peut s’opérer sur la base d’une convention de vente. Il faut impérativement un titre foncier pour la réalisation du contrat. Au détour d’un entretien, Xavier Zola, expert foncier agrée, explique le contenu de la réforme.
Le Matinal : Qu’est-ce qui se passera concrètement dans le domaine foncier en 2023 au Bénin ?
Xavier Zola : En l’état actuel de la législation en vigueur dans notre pays, le 14 août 2023 consacrera la fin de la période transitoire prévue par le Code foncier et domanial. En effet, ledit Code dispose en son article 17 que pour tout fonds de terre ou immeuble devant faire l’objet d’une transaction doit être muni d’un titre foncier, qui est par ailleurs le seul titre de propriété institué par la même loi. Etant conscient qu’au 14 août 2013, date à laquelle le Code a été mis en vigueur, peu de fonds de terre et d’immeubles étaient munis de titre foncier, le législateur avait accordé un délai de 5 ans pour qu’à défaut de titre foncier, il puisse être établi et exploité les actes de présomption de propriété à savoir l’Attestation de recasement pour les parcelles loties et recasées, l’Attestation de détention coutumière (Adc) pour les parcelles non loties, les terres rurales et agricoles, les avis d’imposition des 3 dernières années, le permis d’habiter, le certificat administratif, le certificat foncier rural avec la précision que ces 3 derniers actes ne se délivrent plus. C’est pour cela qu’on parle de période transitoire pendant laquelle le titre foncier n’est pas obligatoire pour les transactions foncières. Ce délai de 5 ans est arrivé à son terme le 14 août 2018. Avec la modification du Code foncier et domanial intervenu en août 2017, il a été prorogé de 5 ans encore à compter du 14 août 2018. Si la loi n’est pas retouchée dans l’intervalle, la période transitoire va prendre fin le 14 août 2023 et à partir du 15 août 2023, il faudra obligatoirement, pour faire les transactions foncières dont la vente, la donation et autres. L’une des conséquences est que le maire ne pourra plus procéder à la formalisation des transactions. En présence d’un titre foncier, il faut forcément recourir à un notaire.
Quelles sont les pièces qu’il faut avoir pour être dans la modernisation annoncée ?
Le seul acte qui vaille est le titre foncier qui est le seul titre de propriété. C’est ce qu’il faut avoir pour attester et jouir de son droit de propriété foncière. D’ores et déjà, à défaut d’avoir le titre foncier, il faut disposer ou se faire établir un des actes de présomption de propriété cités ci-dessus. Il faut l’avoir, car il s’agit aussi d’une des pièces majeures dont on a besoin pour constituer le dossier de demande de titre foncier pour la confirmation des droits fonciers. Avoir juste une convention de vente même enregistrée et affirmée par le maire ou établie devant le notaire seul ne suffit pas à la date d’aujourd’hui, encore mois à partir du 15 août 2023.
Pour ceux qui ne seront pas à jour, y a-t-il une sanction ?
Je ne sais s’il faut parler de sanction, néanmoins il est à savoir qu’à compter du 15 août 2023 et si la législation reste en l’état, celui qui n’a pas un titre foncier pour sa terre ou son immeuble ne peut pas faire une transaction y relative qu’il s’agisse d’une vente, d’une donation, d’un échange, d’un héritage, d’une hypothèque ou de toute autre inscription. Ou celui qui remet de l’argent par exemple pour acheter un fonds de terre ou un immeuble qui n’est pas muni de titre foncier ne pourra faire formaliser son achat. Quand la vente n’est pas formalisée, la transaction est supposée n’avoir jamais eu lieu.
Que conseillez-vous à la population ?
Quand on a un enfant, on lui établit son acte de naissance, quand on a une moto, on doit se faire établir sa plaque, quand on a un véhicule, on se fait établir sa carte grise, etc. C’est exactement le cas avec la terre. Celui qui a une terre doit avoir ou se faire établir l’acte de propriété requis. Donc, à défaut d’avoir le titre foncier, il faut se faire établir au moins un des actes de présomption de propriété tout en se préparant à aller au titre foncier.
Propos recueillis par Bienvenue Agbassagan