Tshopo : La négligence gouvernementale face à la société Cap Congo accusée d’exploitation – plus de 740 morts et 75 000 déplacés ignorés

Kilalo Press | 4 août 2024 

Tshopo : La négligence gouvernementale face à la société Cap Congo accusée d’exploitation – plus de 740 morts et 75 000 déplacés ignorés

Le 1er août 2024, lors d’un point de presse à Kisangani, le gouverneur de la province de la Tshopo, Lendongolia Lebabonga Paulin, a annoncé que des mesures étaient en cours pour la réinsertion et la réinstallation des déplacés causés par le conflit intercommunautaire Mbole-Lengola. Ce conflit, qui a ravagé la commune urbano-rurale de Lubunga, a laissé derrière lui un lourd bilan : plus de 740 morts depuis février 2023 et plus de 75 000 déplacés. Cependant, cette réaction gouvernementale pourrait-elle être perçue comme une simple manœuvre de communication face à une situation de crise beaucoup plus complexe ?

Derrière les violences intercommunautaires qui ont secoué Lubunga, se cache un facteur économique crucial : les activités de la société libanaise Cap Congo. Cette entreprise, impliquée dans l’exploitation agricole intensive, est au cœur des tensions sur les terres de la région. La gestion des terres par Cap Congo a exacerbé les conflits locaux en provoquant des déplacements massifs et des pertes humaines importantes. Les critiques s’intensifient contre le gouvernement provincial qui, au lieu de mettre la pression sur Cap Congo pour revoir ses pratiques d’acquisition et pour indemniser les victimes, choisit de se concentrer sur des mesures de réinsertion.

La décision du gouvernement provincial de se concentrer sur la réinsertion et la réinstallation des déplacés, bien que nécessaire, semble insuffisante au regard de la complexité du problème. Le gouverneur Lebabonga Paulin affirme que des dispositions sont prises pour gérer les plus de 100 000 déplacés, mais il est légitime de se demander si cette approche ne risque pas de masquer une négligence plus profonde.

En effet, la priorité devrait être de s’attaquer directement aux causes du conflit. La société Cap Congo, en raison de ses pratiques contestables, a provoqué des déplacements massifs et des morts. Cependant, les mesures d’indemnisation et de réforme des pratiques de cette société semblent absentes de l’agenda gouvernemental. Les critiques soulignent que cette absence pourrait être perçue comme un soutien tacite aux méthodes controversées de Cap Congo, alors même que la population locale continue de souffrir.

Les conséquences sociales et psychologiques du conflit sont profondes. Les enfants, en particulier, sont les plus touchés, souffrant de trauma et de perte. Le manque d’interventions spécifiques pour les aider à surmonter ces difficultés est alarmant. L’absence de mesures concrètes pour adresser ces aspects montre une déconnexion entre les annonces gouvernementales et les besoins réels des victimes. En ce jour, la question se pose : pourquoi le gouvernement ne demande-t-il pas à Cap Congo de revoir ses pratiques et de mettre en place un programme d’indemnisation pour les victimes ? Est-ce un manque de volonté politique ou une forme de complicité avec les intérêts économiques puissants derrière cette société ?

En outre, les jeunes, les défenseurs des droits de l’homme et la société civile pourraient percevoir cette approche comme une forme de soupoudrage, une tentative d’éviter de s’attaquer aux véritables racines du conflit et de la crise humanitaire. Une telle perception pourrait engendrer une méfiance croissante envers les autorités et les organisations en charge de la réinsertion.

La gestion de la crise à Lubunga met en lumière une problématique plus large : la manière dont les autorités répondent aux crises humanitaires lorsqu’elles sont entremêlées avec des enjeux économiques puissants. L’absence de mesures concrètes vis-à-vis de Cap Congo et le manque de soutien adéquat pour les victimes soulèvent des questions sur l’efficacité et l’intégrité des interventions gouvernementales.

Alors que les déplacés de Lubunga attendent des solutions à long terme, il est crucial que le gouvernement provincial reconsidère ses priorités. Une véritable réconciliation et une restauration de la paix nécessitent une approche qui adresse les causes profondes des conflits, tout en soutenant pleinement les victimes dans leur processus de guérison et de réhabilitation. La société, tout comme les décideurs, doit réfléchir profondément à l’impact de ces politiques sur l’avenir des communautés touchées et sur la crédibilité des institutions en charge de leur protection.

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