L'émergence des pôles de croissance en Afrique

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IISD | septembre 2017

L’INVESTISSEMENT DANS L’AGRICULTURE
Note de synthèse #6

L'émergence des pôles de croissance en Afrique

Introduction

Au cours des 15 dernières années, le continent africain a vu émerger 36 pôles de croissance agricole et 9 couloirs agricoles couvrant une superficie d’au moins 3,5 millions d’hectares dans 23 pays (voir la carte et l’annexe ci-dessous). Au cours des quatre dernières années, plus d’une douzaine d’agropoles ont été établies dans quatre pays: Cameroun (2013); République démocratique du Congo (RDC) (2014); Gabon (2016); et Côte d’Ivoire (2016). D’autres pays, comme le Nigeria, le Mali, le Mozambique et le Togo, en explorent l’installation.

Les pôles de croissance sont des investissements simultanés et coordonnés couvrant de nombreux secteurs, tel que l’agriculture dans le cas présent, pour soutenir dans un pays donné l’industrialisation autonome. Ils combinent généralement des investissements publics et privés et sont habituellement construits autour d’une ressource déjà
existante et à un emplacement précis dans une économie. Ils se concentrent sur un groupe d’industries dynamiques qui sont connectées autour d’une ressource particulière (Banque africaine de développement [BAD], 2016).

Les pôles de croissance agricole - également connus sous le nom d’agropoles - représentent une nouvelle tendance dans la stratégie de développement agricole en Afrique. En 2014, les chefs d’État africains se sont engagés à éradiquer la faim et la pauvreté rurale par une transformation de l’agriculture africaine, y compris un appel à la transition d’une agriculture de subsistance vers une agriculture commerciale. Un certain nombre de gouvernements africains considèrent ces pôles et les couloirs de croissance comme un moyen d’attirer des investissements privés pour promouvoir la transformation agricole. Ils sont également envisagés comme un moyen de contrer les impacts négatifs et la (mauvaise) publicité qui ont résulté de la location de vastes étendues de terres agricoles aux investisseurs, communément appelés « accaparement des terres ».

La stratégie agropole est menée par les gouvernements africains, avec un soutien financier et technique des organisations régionales et multilatérales, telles que la Banque africaine de développement (BAD), l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) et la Banque mondiale. Par exemple, le programme
“Nourrir l’Afrique” développé par la BAD promet une évolution vers l’agriculture commerciale dans les 10 ans (2016-2025). Le plan consiste à moderniser et revitaliser le secteur alimentaire, y compris en redynamisant la stratégie d’accroissement de la productivité agricole. La Banque Mondiale, par exemple, a soutenu le financement et le développement du pôle de croissance de Bagré au Burkina Faso.

L’accroissement des flux d’investissement dans l’agriculture et les systèmes alimentaires dans les pays en
développement est d’une nécessité criarde. Chaque nuit, plus de 800 millions de personnes vont au lit le ventre
vide, dont 70% vivent dans les zones rurales et dépendent de l’agriculture pour leurs moyens de subsistance.
L’investissement dans l’agriculture peut, lorsqu’il est bien fait, contribuer à stimuler la production, générer des emplois, augmenter les revenus et promouvoir le développement économique. Mais lorsqu’il est mal conçu, il
peut exacerber les inégalités existantes, compromettre les moyens de subsistance des petits agriculteurs et épuiser considérablement les terres, l’eau, le sol et d’autres ressources naturelles. Pour s’assurer de l’efficacité attendue de cette nouvelle vague d’agropoles et de couloirs de croissance, il faut les accompagner par des politiques, des lois et des pratiques solides afin de garantir que les investissements conduisent à des résultats de développement durable.

Télécharger le rapport complet : https://www.iisd.org/sites/default/files/publications/rise-agricultural-growth-poles-in-africa-fr.pdf

  •   IISD
  • 30 September 2017

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