Le site de Bingou, à l’accès restreint, au sein de la concession de Sudcam. Avant l’arrivée de l’entreprise, les Baka y cultivaient fruits et plantes médicinales (juillet 2019 Greenpeace)
« Il nous a été demandé de ne plus nous rendre dans la forêt. »
L’enquête de Greenpeace met en lumière les violations des droits humains par Halcyon Agri.
par Tal Harris
Yaoundé, 25 novembre 2019 – Faisant suite au rapport publié en juillet 2018 intitulé Halcyon Agri : Le caoutchouc qui dévaste les forêts sur le pire cas de déforestation causée par l’agrobusiness dans le Bassin du Congo ces dernières années, Greenpeace Afrique a publié aujourd’hui un rapport faisant état de violations des droits humains à l’encontre des communautés autochtones Baka dans le Sud Cameroun. Ce rapport démontre comment les opérations menées par Sudcam (une filiale du géant du caoutchouc Halcyon Agri basé à Singapour) ont entraîné la destruction des camps du peuple Baka et restreint l’accès à leur espace agricole, de pêche et de chasse, portant ainsi atteinte à leur langue et leur culture également.
« Notre rapport dévoile une dure réalité : les promesses creuses de développement faites par la multinationale et les élites locales sont un désastre pour les populations autochtones », a déclaré la Dr. Victorine Che Thöner, responsable de la campagne Forêts chez Greenpeace Afrique. « La destruction des forêts par Sudcam est à l’origine de déplacements forcés et de la destruction de logements, de lieux sacrés et de cimetières. »
Greenpeace Afrique et son partenaire local Appui à l’Autopromotion et l’Insertion des Femmes, des Jeunes et des Désœuvrés (Apifed) ont effectué des missions de terrain dans trois villages Baka. Nous y avons découvert des camps détruits, des lieux sacrés et des cimetières transformés en zones restreintes, et des communautés qui ont perdu leurs moyens de subsistance. « Halcyon Agri et sa filiale Sudcam doivent dédommager les populations Baka, rendre les forêts qui n’ont pas encore été détruites et respecter les droits coutumiers des populations autochtones tel que le prévoit la législation camerounaise. Ils doivent également rendre publique l’identité des 20% de leur actionnariat restés, aujourd’hui encore, anonymes. Les Camerounais ont le droit de savoir à qui bénéficie la destruction de leur forêt et cette violation des droits humains », a ajouté la Dr. Che Thöner.
Entre 2011 et fin 2018, Sudcam a détruit une forêt tropicale grande comme Paris, libérant ainsi un volume de CO2 équivalent à celui émis par 60 000 wagons de charbon brûlé. L’explosion démographique causée par Halcyon Agri a intensifié le braconnage des espèces menacées dans la Réserve de faune du Dja (classée patrimoine de l’Unesco).
Greenpeace Afrique et Apifed prônent un modèle de développement piloté par les citoyens camerounais , après l’échec du développement orienté vers les entreprises.
« Les populations autochtones ne sont pas faibles. Elles ont été affaiblies par une entreprise irresponsable, avec l’appui des élites locales qui en sont actionnaires », a déclaré la Dr. Che Thöner. « En effet, reconnaître les droits des populations de la forêt est la meilleure solution pour préserver la forêt et contrer les changements climatiques de même que les menaces de disparition de certaines espèces », conclut Dr. Che Thöner.
Lire le rapport entier https://storage.googleapis.com/planet4-africa-stateless/2019/11/f4497dc3-greenpeace-baka-report-french.pdf
Video :
https://wetransfer.com/downloads/57602378d4b47e63b67129f97b60677720191125130944/a2e5b7f1ed051add6b9a7f210c19852220191125130944/462658
Photos :
Photos de la conscession Sudcam :
https://drive.google.com/drive/folders/1QacM85bCdaMpmI7yJ2J12daAUXGhPY0r
Photos du village Bitye :
https://drive.google.com/drive/folders/18TrN2eOOGEl1RGg3Vh7cosK9T33ZhZXR?usp=sharing
Contacts :
Dr. Victorine Che Thöner, responsable de la campagne Forêt, Greenpeace Afrique, [email protected], +49-15779598983
Tal Harris, Coordonnateur international de la Communication, Greenpeace Afrique, [email protected], +221-774643195, Cellule de Communication, Greenpeace Afrique : [email protected]