L’AGEFI | 28 juin 2024
Le fonds souverain norvégien surveille Bolloré pour des risques de violation des droits humains au Cameroun
Le groupe Bolloré, lié a l’huile de palme en Afrique et en Asie, pourrait étre concerné par la loi sur le devoir de vigilance.
Thibaud Vadjoux
Le groupe Bolloré et la holding familiale Compagnie de l'Odet qui détient plus des deux tiers du groupe de transport, logistique et médias, inquiéte le fonds souverain norvégien en raison de ses «liens étroits» avec la Société Financiére des Caoutchoucs (Socfin). Ce grand producteur d’huile de palme et de caoutchouc naturel en Afrique et en Asie (prés de 200.000 hectares de plantations) est détenu a hauteur de 40% par le groupe Bolloré, selon son site, aux côtés de l'homme d’affaires belge Hubert Fabri, conservant 56% des titres.
Le comité éthique du fonds souverain considére qu’il existe des «risques inacceptables» pour le groupe Bolloré qui contribue a des « violations graves des droits humains » dans les plantations dans lesquelles sévissent «des mauvaises conditions de travail, des violences sexuelles et du harcélement, ayant des conséquences sur les communautés locales».
La Socfin est déja dans le viseur de la justice francaise. En mars dernier, la Socfin a été astreinte a payer 142.000 euros a des paysans camerounais, car elle n’avait pas fourni les documents établissant ses liens et ceux de sa filiale camerounaise (Socapalm) avec le groupe francais. Le collectif de paysans s’oppose au producteur d’huile de palme pour ses dégats environnementaux et ses abus de pouvoirs. Il estime également que le groupe Bolloré contréle la Socfin, ce qui pourrait mener à une action en justice de ce dernier dans le cadre de la loi sur le devoir de vigilance de 2017 sur les sous-traitants et fournisseurs étrangers.
Le comité d'éthique du fonds souverain recommande l’exclusion des titres Bolloré du portefeuille. Mais la direction du fonds préfére utiliser sa présence au capital pour discuter avec le groupe. Elle se donne une période de deux ans. Le fonds estime que Bolloré a les moyens de faire évoluer les pratiques dans les plantations et que la directive européenne sur le devoir de vigilance va pousser les entreprises à se transformer et à ouvrir le dialogue avec les investisseurs.
Le fonds souverain norvégien est responsable d’un portefeuille de 1.500 milliards d’euros d’actifs. Il détient 1,20% de la capitalisation mondiale avec 9.000 entreprises en portefeuille.
Le fonds souverain norvégien surveille Bolloré pour des risques de violation des droits humains au Cameroun
Le groupe Bolloré, lié a l’huile de palme en Afrique et en Asie, pourrait étre concerné par la loi sur le devoir de vigilance.
Thibaud Vadjoux
Le groupe Bolloré et la holding familiale Compagnie de l'Odet qui détient plus des deux tiers du groupe de transport, logistique et médias, inquiéte le fonds souverain norvégien en raison de ses «liens étroits» avec la Société Financiére des Caoutchoucs (Socfin). Ce grand producteur d’huile de palme et de caoutchouc naturel en Afrique et en Asie (prés de 200.000 hectares de plantations) est détenu a hauteur de 40% par le groupe Bolloré, selon son site, aux côtés de l'homme d’affaires belge Hubert Fabri, conservant 56% des titres.
Le comité éthique du fonds souverain considére qu’il existe des «risques inacceptables» pour le groupe Bolloré qui contribue a des « violations graves des droits humains » dans les plantations dans lesquelles sévissent «des mauvaises conditions de travail, des violences sexuelles et du harcélement, ayant des conséquences sur les communautés locales».
La Socfin est déja dans le viseur de la justice francaise. En mars dernier, la Socfin a été astreinte a payer 142.000 euros a des paysans camerounais, car elle n’avait pas fourni les documents établissant ses liens et ceux de sa filiale camerounaise (Socapalm) avec le groupe francais. Le collectif de paysans s’oppose au producteur d’huile de palme pour ses dégats environnementaux et ses abus de pouvoirs. Il estime également que le groupe Bolloré contréle la Socfin, ce qui pourrait mener à une action en justice de ce dernier dans le cadre de la loi sur le devoir de vigilance de 2017 sur les sous-traitants et fournisseurs étrangers.
Le comité d'éthique du fonds souverain recommande l’exclusion des titres Bolloré du portefeuille. Mais la direction du fonds préfére utiliser sa présence au capital pour discuter avec le groupe. Elle se donne une période de deux ans. Le fonds estime que Bolloré a les moyens de faire évoluer les pratiques dans les plantations et que la directive européenne sur le devoir de vigilance va pousser les entreprises à se transformer et à ouvrir le dialogue avec les investisseurs.
Le fonds souverain norvégien est responsable d’un portefeuille de 1.500 milliards d’euros d’actifs. Il détient 1,20% de la capitalisation mondiale avec 9.000 entreprises en portefeuille.