Le Messager Nº8365 | 25 Septembre 2024
Situation Apouh: la Socapalm interpelle l’Etat !
Après les tristes événements du 13 août dernier qui ont entrainé une paralysie totale des activités de replanting de la Socapalm sur la plantation d’Edéa, le géant de l’huile de palme interpelle l’Etat du Cameroun à prendre ses responsabilités au moment où il veut relancer ses activités et sauver une partie de sa saison agricole.
Dans une correspondance datée du 16 septembre 2024, titrée en objet « Reprise des travaux de replantation de palmiers à huile et mise à disposition des forces de maintien de l’ordre », dont Le Messager reçu copie, laquelle est signée du Directeur général ainsi que du Directeur des ressources humaines, juridique et du contentieux, la Socapalm sollicite, par l’intermédiaire du Préfet de la Sanaga-Maritime, du Gouverneur du Littoral, du Minader, du Mindcaf et du Minat, l’appui de l’État pour assurer le bon déroulement de la reprise de ses travaux.
En effet, pour comprendre le contexte de cette correspondance, il faut remonter aux événements d’avril 2023. Les populations du village Apouh à Ngog avaient fait irruption dans les plantations de la Socapalm pour bloquer les travaux de replanting. Malgré l’appel au calme de l’autorité admini strative, cette situation avait valu une garde à vue administrative de 48h à la prison centrale d’Edéa de Sm Ditope L. Mercure, chef de ce village qui ne voulait accepter aucune concession, allant même jusqu’à l’insubordination vis-à-vis des autorités. C’est finalement l’arbitrage du Mintransport, Elite du département qui a calmé les velléités et ramené de l’ordre.
Un volcan qui couve
Le silence des riverains était alors synonyme du calme qui précède la tempête, car, un an après, bis repetita ! Le 13 août dernier, les habitants se sont de nouveau mobilisés pour empêcher le replanting de 2024 dans les blocs de palmiers les plus proches de la route nationale Edéa-Kribi. Pour rappel, un palmier a une vie économique d’environ 30 ans dans les plantations industrielles et il est primordial de rajeunir le verger si l’on souhaite améliorer la performance en termes de production. Alors que l’on souhaite réduire les importations d’huile de palme brute, il est interpellant que l’on se retrouve dans de telles situations de blocages. L’intervention du Sous-préfet d’Edéa I, qui s’est rendu sur place, a permis de rétablir le dialogue. Il a rappelé aux deux parties l’importance de respecter l’esprit de la plateforme de concertation et a exhorté au calme.
Malheureusement, sa voix ne portera pas une fois de plus car la tension au village Apouh est à son paroxysme et les riverains sont déterminés à faire entendre leurs voix. Malheureusement, jusqu’ici, c’est le statuquo. Du côté de la Socapalm, les activités de replanting se font en respect des délais agricoles et météorologiques.
« Faisant suite à nos récents échanges relatifs à l'objet repris en marge, Nous avons l'honneur de vous informer de la reprise à partir du lundi 23 septembre 2024, de nos travaux de replanting dans notre titre foncier N°195/SM dans la plantation d'Edéa, suite à la mesure verbale de suspension de nos activités ordonnée par le Sous-préfet d'Edéa Ier lors de sa descente dans notre plantation le mois d'août dernier. Cette mesure de suspension du reste préjudiciable à notre société, nous a fait prendre énormément du retard dans la mise en œuvre du planning de nos activités agricoles », peut-on lire dans la correspondance. Dans une enquête menée au sein de la rédaction, il ressortait que l’espace que réclame avec véhémence le village Apouh est inclus dans le titre foncier N° 184 du 10 août 1960 détenu en son temps par la SProA. Or, il est connu que la SProA est devenue alors Société des palmeraies de la ferme suisse (Spfs).
Fusion et absorption
Avec la fusion et absorption de la Socapalm, cette dernière en est devenue propriétaire. Ce qui établit de droit, la propriété de ce titre foncier à la Socapalm. Et à la Préfecture de la Sanaga-maritime on nous avait fait savoir que « Les titres fonciers de la Socapalm sont originaux et ne souffrent d’aucune contestation. Les mouvements de contestation relèvent du chantage et de la manipulation des populations qui elles-mêmes connaissent la vérité. »
Sauf que, du côté des riverains, la considération est à l’opposée. Consciente d’un énième risque de blocage des travaux, la Socapalm, qui depuis le début de ce différend de voisinage plaide pour le maintien du dialogue social et reste fidèle à sa politique RSPO axée sur la recherche continue de la paix avec les villages environnants et sur le développement durable, adopte à nouveau une posture proactive dans cette correspondance.
Elle interpelle l’administration, la mettant face à ses responsabilités pour faciliter la réalisation des travaux. : « Nous réitérons auprès de votre autorité, notre sollicitation pour la mise à disposition des éléments de force de maintien de l'ordre pour assurer la sécurité des personnes affectées auxdits travaux en cas d'éventuels débordements de certains individus. Les travaux d'abattage des vieux palmiers seront suivis de la mise en terre des jeunes plants de dernière génération », peut-on lire dans la correspondance.
« L’Etat prendra ses responsabilités lorsqu’il sentira qu’il y a trouble à l’ordre public » , nous avait-on dit à la Préfecture d’Edéa. Avec l’appel à la paix de la Socapalm qui craint une montée de violence, nous y sommes donc. Balle au centre !
Dans une correspondance datée du 16 septembre 2024, titrée en objet « Reprise des travaux de replantation de palmiers à huile et mise à disposition des forces de maintien de l’ordre », dont Le Messager reçu copie, laquelle est signée du Directeur général ainsi que du Directeur des ressources humaines, juridique et du contentieux, la Socapalm sollicite, par l’intermédiaire du Préfet de la Sanaga-Maritime, du Gouverneur du Littoral, du Minader, du Mindcaf et du Minat, l’appui de l’État pour assurer le bon déroulement de la reprise de ses travaux.
En effet, pour comprendre le contexte de cette correspondance, il faut remonter aux événements d’avril 2023. Les populations du village Apouh à Ngog avaient fait irruption dans les plantations de la Socapalm pour bloquer les travaux de replanting. Malgré l’appel au calme de l’autorité admini strative, cette situation avait valu une garde à vue administrative de 48h à la prison centrale d’Edéa de Sm Ditope L. Mercure, chef de ce village qui ne voulait accepter aucune concession, allant même jusqu’à l’insubordination vis-à-vis des autorités. C’est finalement l’arbitrage du Mintransport, Elite du département qui a calmé les velléités et ramené de l’ordre.
Un volcan qui couve
Le silence des riverains était alors synonyme du calme qui précède la tempête, car, un an après, bis repetita ! Le 13 août dernier, les habitants se sont de nouveau mobilisés pour empêcher le replanting de 2024 dans les blocs de palmiers les plus proches de la route nationale Edéa-Kribi. Pour rappel, un palmier a une vie économique d’environ 30 ans dans les plantations industrielles et il est primordial de rajeunir le verger si l’on souhaite améliorer la performance en termes de production. Alors que l’on souhaite réduire les importations d’huile de palme brute, il est interpellant que l’on se retrouve dans de telles situations de blocages. L’intervention du Sous-préfet d’Edéa I, qui s’est rendu sur place, a permis de rétablir le dialogue. Il a rappelé aux deux parties l’importance de respecter l’esprit de la plateforme de concertation et a exhorté au calme.
Malheureusement, sa voix ne portera pas une fois de plus car la tension au village Apouh est à son paroxysme et les riverains sont déterminés à faire entendre leurs voix. Malheureusement, jusqu’ici, c’est le statuquo. Du côté de la Socapalm, les activités de replanting se font en respect des délais agricoles et météorologiques.
« Faisant suite à nos récents échanges relatifs à l'objet repris en marge, Nous avons l'honneur de vous informer de la reprise à partir du lundi 23 septembre 2024, de nos travaux de replanting dans notre titre foncier N°195/SM dans la plantation d'Edéa, suite à la mesure verbale de suspension de nos activités ordonnée par le Sous-préfet d'Edéa Ier lors de sa descente dans notre plantation le mois d'août dernier. Cette mesure de suspension du reste préjudiciable à notre société, nous a fait prendre énormément du retard dans la mise en œuvre du planning de nos activités agricoles », peut-on lire dans la correspondance. Dans une enquête menée au sein de la rédaction, il ressortait que l’espace que réclame avec véhémence le village Apouh est inclus dans le titre foncier N° 184 du 10 août 1960 détenu en son temps par la SProA. Or, il est connu que la SProA est devenue alors Société des palmeraies de la ferme suisse (Spfs).
Fusion et absorption
Avec la fusion et absorption de la Socapalm, cette dernière en est devenue propriétaire. Ce qui établit de droit, la propriété de ce titre foncier à la Socapalm. Et à la Préfecture de la Sanaga-maritime on nous avait fait savoir que « Les titres fonciers de la Socapalm sont originaux et ne souffrent d’aucune contestation. Les mouvements de contestation relèvent du chantage et de la manipulation des populations qui elles-mêmes connaissent la vérité. »
Sauf que, du côté des riverains, la considération est à l’opposée. Consciente d’un énième risque de blocage des travaux, la Socapalm, qui depuis le début de ce différend de voisinage plaide pour le maintien du dialogue social et reste fidèle à sa politique RSPO axée sur la recherche continue de la paix avec les villages environnants et sur le développement durable, adopte à nouveau une posture proactive dans cette correspondance.
Elle interpelle l’administration, la mettant face à ses responsabilités pour faciliter la réalisation des travaux. : « Nous réitérons auprès de votre autorité, notre sollicitation pour la mise à disposition des éléments de force de maintien de l'ordre pour assurer la sécurité des personnes affectées auxdits travaux en cas d'éventuels débordements de certains individus. Les travaux d'abattage des vieux palmiers seront suivis de la mise en terre des jeunes plants de dernière génération », peut-on lire dans la correspondance.
« L’Etat prendra ses responsabilités lorsqu’il sentira qu’il y a trouble à l’ordre public » , nous avait-on dit à la Préfecture d’Edéa. Avec l’appel à la paix de la Socapalm qui craint une montée de violence, nous y sommes donc. Balle au centre !