Huile de palme au Cameroun: une procédure contre Bolloré validée en appel en France

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RFI | 10.6.2022

Huile de palme au Cameroun: une procédure contre Bolloré validée en appel en France

Texte par RFI

En France, la cour d'appel de Versailles a validé jeudi 9 juin la procédure intentée par dix ONG et syndicats contre le groupe Bolloré. Ces organisations ont saisi la justice française en 2019 pour demander l'application de mesures améliorant les conditions de vie des travailleurs et riverains de plantations d'huile de palme au Cameroun.

Pour Sherpa, qui fait partie des organisations à l'origine de cette procédure, la décision de la cour d'appel de Versailles constitue un pas de plus vers l'amélioration des conditions de vie des riverains et travailleurs des plantations de la Socapalm, une entreprise d'huile de palme au Cameroun, indirectement détenue par Socfin, elle-même détenue par le groupe Bolloré.

L'association affirme qu'un accord a été négocié avec le groupe Bolloré suite à une médiation en 2010, mais qu'il n'a pas été mis en œuvre. Laura Bourgeois, leur chargée de contentieux et de plaidoyer, se réjouit d'une décision de justice qui permet à la procédure de suivre son cours, au micro de Magali Lagrange de la rédaction Afrique.

« Nous, nous sommes satisfaits de la décision parce que c’est un pas de plus pour les communautés (affectées). La décision préserve la possibilité de recourir au juge quand après une négociation confidentielle en médiation une entreprise ne respecte finalement pas ses engagements en matière de respect des droits humains et dans cette affaire en particulier, la décision valide la procédure, donc on se rapproche de la réponse vraiment attendue, à savoir concrètement : est-ce que le juge va contraindre Bolloré à exercer son influence pour remédier à la situation, c’est-à-dire remédier aux atteintes dénoncées dans le cadre des activités de la Socapalm (atteintes à l’environnement, conditions de travail des travailleurs de la palmeraie, conditions de sécurité des travailleurs, conditions de vie des communautés riveraines)…

Il faut savoir que ça fait plus de dix ans que les communautés demandent une amélioration et ça fait plus de trois années perdues sur des questions de procédure donc il est plus que temps qu’on en vienne au vrai débat dans ce dossier, et d’une manière générale il est plus que temps qu’on mette un terme à l’impunité des multinationales. »

Concrètement, la décision de la cour d'appel de ce jeudi, qui confirme une autre rendue l'an dernier, permet à la procédure contre le groupe Bolloré de suivre son cours.

Pour rappel, dix associations et syndicats français, camerounais, belge et suisse ont saisi la justice en 2019 pour demander l'application d'un plan d'actions en faveur des riverains et travailleurs de ces plantations camerounaises.

Dans son communiqué, Sherpa rappelle qu'un accord existe avec le groupe Bolloré, après une médiation entamée en 2010. À terme, les associations souhaitent que la justice oblige le groupe Bolloré à exercer son influence sur les filiales et sur ses partenaires, pour que les conditions de logement, de transport, et la sécurité des travailleurs et riverains s'améliorent.

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