Accaparement des terres : les gouvernements en quête de sécurité alimentaire sèment les graines du mécontentement

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Graphique Lex montrant les achats par type d'utilisation des terres
Les Actualités | 17 juillet 2022

(traduction d'un article du Financial Times)

Accaparement des terres : les gouvernements en quête de sécurité alimentaire sèment les graines du mécontentement

Donald Trump a fait la une des journaux en tant que président américain lorsqu’il aurait été intéressé par l’achat du Groenland. Le territoire danois autonome a repoussé l’idée et s’est déclaré non à vendre. Mais les transactions foncières transnationales ne sont pas une anomalie.

L’insécurité alimentaire accélère la pratique. La Turquie fait partie de ceux qui cherchent de nouveaux pâturages pour nourrir sa population. Alors que l’inflation monte en flèche, le pays espère relancer un accord en berne pour un bail de 99 ans sur 800 000 hectares au Soudan.

Près de 500 transactions de ce type ont eu lieu entre 2016 et 2016 selon Grain, une ONG qui suit les baux de terres agricoles et utilise les données du projet farmlandgrab.org. Ces accords couvraient plus de 30 millions d’hectares de terres dans 78 pays, dont beaucoup en Afrique. Cela ajoute à la pression sur l’épuisement des ressources telles que l’eau. Mais la ruée vers la nourriture, exacerbée par les crises de réfugiés, le changement climatique et la guerre, laisse présager d’autres activités à venir.

Des entreprises privées se sont jointes à l’accaparement des terres. En 2008, la société sud-coréenne Daewoo Logistics a raflé un bail de 99 ans sur 1,3 million d’hectares – la moitié de la taille de la Belgique – à Madagascar. Prix ​​proposé : zéro. “Nous voulons y planter du maïs pour assurer notre sécurité alimentaire”, a déclaré un responsable au FT à l’époque. “La nourriture peut être une arme dans ce monde.”

Le contrecoup que l’accord a déclenché, notamment parce qu’il a joué un rôle dans le renversement du président Marc Ravalomanana, a rétréci plusieurs plans futurs. D’autres, y compris en Amérique latine, ont été restructurés dans des formats plus acceptables, tels que ceux basés sur la sécurisation de la production des exploitations plutôt que sur la terre elle-même.

Mais des accords controversés sont toujours en cours. Elite Agro, un grand propriétaire terrien de Serbie, basé à Abu Dhabi, a signé un accord pour des terres agricoles à Madagascar. African Agriculture (AAGR), basée aux États-Unis, a de grands projets pour la culture de la luzerne au Sénégal et a signé à la fin de l’année dernière des accords pour des terres au Niger.

Le groupe, contrôlé par le magnat minier roumano-australien Frank Timis, s’est introduit fin juin au Nasdaq. L’AAGR dit qu’elle a fourni des écoles et de la nourriture au Sénégal et qu’elle est considérée comme une force du bien. Mais certaines communautés au Sénégal résistent, affirmant que la terre leur appartient. Ils exigent qu’il soit restitué.

Il y aura beaucoup plus de bagarres entre les populations locales et les nouveaux propriétaires mondiaux. Mais il est peu probable que de tels combats enrayent la vague d’investissements fonciers.

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