Mamy RakotondrainibeCADTM Belgique | 13 août 2024
Mamy Rakotondrainibe, membre du collectif TANY et intervenante aux Rencontres d’automne : « Le marché carbone accroît les accaparements de terre à Madagascar »
Peux-tu te présenter ?
Je fais actuellement partie des membres du Bureau du Collectif TANY pour la défense des terres malgaches. L’objet du Collectif TANY, créé fin 2008, est le soutien aux paysan·nes et citoyen·nes à Madagascar dans leur développement à travers la défense de leurs terres et des ressources naturelles.
Pourrais-tu nous parler de tes activités ? De ton organisation ?
Les 15 années d’existence à l’extérieur du pays ont mis en évidence que parmi les tâches importantes qui incombent au Collectif TANY, figurent la veille d’informations et leur diffusion aussi bien à travers le pays qu’à l’extérieur. En effet, l’opacité des informations sur les accaparements de terre par différents acteurs perdure et la restriction de l’espace de liberté d’expression s’aggrave à Madagascar.
En collaboration avec les organisations de la société civile nationale et différentes entités alliées internationales, le Collectif TANY se focalise sur le soutien multiforme aux communautés malgaches qui luttent et protègent leurs terres contre les projets d’investisseurs nationaux et étrangers dans les secteurs à emprise foncière tels que l’agriculture, les mines, l’immobilier et le tourisme dans différentes régions de la Grande Ile. Le marché carbone accroît aussi les accaparements de terre comme partout dans le monde.
Nos activités consistent donc principalement en investigations, renforcement des capacités des communautés locales, en appui juridique et judiciaire aux résistant·es aux accaparements de terre souvent criminalisé·es.
Quelles sont les luttes que vous menez actuellement ?
Dans un contexte national de lourd endettement du pays, d’extension de l’insécurité alimentaire qui frappe de larges secteurs de la population et d’une politique publique des dirigeants en faveur de l’agrobusiness, nos luttes mettent l’accent :
- sur l’accès à la terre des femmes, des jeunes et des nombreux.ses paysan·nes producteur·ices sans terre afin d’avancer vers la souveraineté foncière et alimentaire
- et sur la valorisation de toutes les ressources, forces et qualités endogènes et locales afin de s’opposer à la tendance dominante à brader les richesses matérielles et humaines et à annihiler l’indépendance du pays. Cette tendance compromet les perspectives de développement durable de la majorité de la population.
