Dénonciations : des banques invitées à suspendre les financements de Bolloré

News du Cameroun | 5 septembre 2024

Dénonciations : des banques invitées à suspendre les financements de Bolloré

Des organisations de défense des droits des communautés ainsi que des ONG de protection de l’environnement accusent le groupe français de se passer pour un investisseur dans des projets environnementaux tandis qu’il fait subir des abus aux communautés et aux travailleurs.

par Tatiana Meliedje

Une trentaine d’organisations de défense de l’environnement  font le Plaidoyer pour le blacklistage du groupe Bolloré. En effet, des organisations telles que la Synergie nationale des paysans et riverains du Cameroun (Synaparcam), ActionAid France, le Centre pour l’Environnement et le Développement, GRAIN, FIAN Belgium, ont adressé le 31 juillet 2024, une lettre ouverte à 11 banques prêteuses de la multinationale française.

Ces organisations  estiment que le groupe français à travers ses filiales en Afrique  enregistre des violations graves des droits humains et de non-respect des règles environnementales. Elles exigent aux  banques membres du conseil de l’organisme de certification Roundtable on Sustainable Palm Oil (RSPO), d’exclure Socfin (actionnaire de Socaplam) parmi ses membres. Ceci, pour ses manquements aux principes de production d’une huile de palme durable respectueuse des normes environnementales et des droits des communautés locales.

Pour ces ONG,  les  institutions financières, en soutenant les activités de Bolloré, se rendent complices de  ces manquements  de sa filiale, la Socfin.  « En tant que financier, si vous avez connaissance de ces faits et que vous décidez, malgré tout, de financer l’entreprise, conformément aux lignes directrices de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), vous contribuez à ces préjudices. Les banques doivent déclarer publiquement qu’elles excluent Bolloré et Socfin de tout financement, si elles ne l’ont pas déjà fait, et mettre en place un processus de réparation ouvert à toutes les communautés. La poursuite de leur financement mettra en danger les populations et l’environnement », s’indigne Danielle Van Oijen, Coordonnatrice du Programme forêts de l’’ONG néerlandaise Milieudefensie dans une interview accordée à Mongabay. Il s’agit de l’une des organisations signataires de ladite lettre adressée aux banques.

Il faut dire qu’il y a quelques mois, le conseil d’administration de la banque centrale norvégienne a décidé d’accorder un sursis à Bolloré. Le Fonds de pension a également été chargé de suivre la gestion des risques liés aux droits de l’homme, aux conditions de travail et au harcèlement sexuel auprès de la Compagnie de l’Odet et de Bolloré sur une période pouvant aller jusqu’à deux ans. Mais les organisations de défense de l’environnement trouvent cette décision « insuffisante ».

De son côté, le  Groupe Bolloré nie toute  responsabilité des abus commis par sa filiale Socfin en Afrique. Comme toujours, il affirme être un actionnaire minoritaire au sein de la holding luxembourgeoise.  Le groupe français détient 39,75 % de participation au sein  de Socfin.

  • Sign the petition to stop the deployment of police/military and criminalisation of peasants struggling for their land against oil palm plantation company in Buol Regency, Sulawesi, Indonesia

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