Sénégal – Occupation anarchique et accaparement des terres : Les Niayes étouffent

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Le Quotidien 26 septembre 2020

FONCIER – Occupation anarchique et accaparement des terres : Les Niayes étouffent

L’Ong Enda Pronat, qui procédait hier à Keur Moussa, au lancement de la troisième phase du projet de sécurisation du patrimoine foncier, s’inquiète de l’occupation anarchique et l’accaparement des terres dans les Niayes.

L’occupation anarchique et l’accaparement des terres dans les Niayes, une zone agricole hautement stratégique dans le développement de l’activité maraîchère et horticole du Sénégal, inquiète Enda Pronat, qui a lancé hier à Keur Moussa, la troisième phase du projet de sécurisation du patrimoine foncier. Lequel projet, qui concerne les communes de Keur Moussa, Diender, Cayar, Yenne, Diass, Sindia et Popenguine Dayanne, vise, selon Amadou Guèye, directeur pays de l’Ong Suisse Heks-Eper, à accompagner les populations de la zone des Niayes. Il relève : «C’est une zone spéciale, parce que fournissant près de 60% de la production horticole du Sénégal. Aussi, c’est une zone d’extension de Dakar. Egalement, elle abrite beaucoup de grands projets de l’Etat.» Pour simplement dire, «c’est une zone qui suscite beaucoup de conflits liés au foncier au niveau du Sénégal». D’où la nécessité, selon lui, de la mise en œuvre de ce projet, en partenariat avec Enda Pronat, Acces et Fapd, «pour accompagner les populations dans le processus de plaidoyer pour la sécurisation foncière, mais aussi pour lutter ou atténuer les conflits fonciers au niveau de ces zones».

Joignant sa voix à celle de Amadou Guèye, Samba Bâ, président de l’Association d’actions concertées pour l’entraide et la solidarité (Acces), pense que le triangle Dakar-Thiès-Mbour est caractérisé par une situation foncière assez particulière du fait de la forte sollicitation de la part de grands projets de l’Etat, mais aussi de certaines entreprises immobilières, minières et touristiques. Il cite surtout les projets installés sur la Petite-Côte, notamment les pôles urbains de Daga Kholpa et de Yenne, le port de Ndayane et l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). Mais surtout l’installation des mines et carrières qui, dit-il, «est en train de menacer les forêts classées surtout celle de Bandia qui est l’unique poumon vert entre Dakar et Tambacounda».

A sa suite, Matar Ndoye, président de la Fédération des agropasteurs de Diender, de prévenir que «si nous ne limitons pas cette pression foncière sur les Niayes qui étouffent sous le béton, d’ici 30 ans les populations ne pourront plus pratiquer l’agriculture dans cette zone spécifique à vocation agricole». Pour dire, «ce sont ces enjeux-là qui font que nous avons réfléchi avec nos partenaires pour concevoir ce projet de sécurisation du patrimoine foncier des populations».

Ledit projet, qui en est à sa troisième phase, a déjà accompagné les populations pour la sécurisation des terres qu’elles exploitent, mais aussi pour qu’elles puissent apporter leur contribution dans le document de la réforme foncière sur la table du président de la République depuis 2017.
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