Des ONG demandent de faire plus contre la faim

« Nous vivons depuis des générations grâce à l'agriculture familiale et nous sommes furieux de voir des gens s'emparer de nos terres, anéantissant aussi nos traditions séculaires », a expliqué Hortense Kinkodila, du Congo.

La France Agricole | le mardi 12 octobre 2010

Des ONG ont réclamé, lundi, à Rome, davantage d'action pour parvenir aux objectifs de l'ONU de réduction du nombre de personnes souffrant de la faim, au moment où des experts de la FAO se penchent sur la stabilisation des prix alimentaires pour éviter une réédition des émeutes de la faim de 2008.

Pendant une semaine de discussions, les spécialistes de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) se penchent aussi sur la question des terres cultivables des pays du Sud achetées massivement par certains pays industrialisés, un phénomène dont les militants ont critiqué l'impact à la hausse sur les prix et sur l'exode rural.

Les ONG ont organisé une action de sensibilisation avec un grand globe terrestre pour revendiquer le « droit à l'alimentation » de chaque être humain.

« Il est encore possible de réduire de moitié la faim dans le monde d'ici à 2015, mais il faut donner un grand coup de collier », a exhorté Jean-Denis Crola, porte-parole de l'ONG britannique Oxfam.

C'était aussi le sens du message lancé par le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, à l'ouverture des discussions de son comité de sécurité alimentaire.

« En 2010 le nombre de personnes souffrant de la faim a reculé à 925 millions mais il reste inacceptablement élevé », a-t-il lancé, en soulignant que « 30 pays sont dans une situation de grave crise alimentaire et ont besoin d'aide d'urgence ».

Jacques Diouf a pointé du doigt le problème de la « spéculation » sur les produits alimentaires qui rend encore plus instables les prix, déjà tributaires des aléas climatiques et d'autres facteurs comme la croissance économique.

Les militants des ONG ont souligné que l'accaparement des terres accentuait ce problème. « La quantité de terres achetées est énorme et l'impact pour les populations locales et la sécurité alimentaire est dévastateur », a estimé Duncan Pruett d'Oxfam.

La réunion de la FAO doit « proposer des mesures concrètes », a demandé le mouvement paysan Via Campesina.

« Nous vivons depuis des générations grâce à l'agriculture familiale et nous sommes furieux de voir des gens s'emparer de nos terres, anéantissant aussi nos traditions séculaires », a expliqué Hortense Kinkodila, du Congo.

Selon Renaldo Chingore, ce qui se passe au Mozambique, son pays, « est un désastre pour les communautés chassées de leurs terres par des firmes internationales et poussées vers des zones non fertiles ».

Le Mouvement pour une organisation mondiale de l'agriculture (Momagri) a, quant à lui, souligné dans un communiqué que selon ses dernières estimations, 55 % des 925 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde sont des agriculteurs.

Selon Momagri, cette situation « dramatique » pour les agriculteurs des pays en développement pourrait encore s'aggraver avec la libéralisation des marchés agricoles engagée à l'OMC.

Lire également :

* Sécurité alimentaire/FAO : Via campesina appelle l'UE à davantage de cohérence (11 octobre 2010)

* Investissements fonciers/Pays en développement : la Coordination Sud appelle à plus de contraintes (7 octobre 2010)
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