Ruée vers les terres du Sud

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Des paysans mozambicains cultivent du Jatropha pour le compte d'une firme britannique de biocarburants. Photo AFP

Charentes Libre | 15.10.2010

Les pays développés achètent massivement en Afrique et en Amérique latine. Les paysans visés tirent le signal d'alarme.

A la veille de la journée mondiale de l'alimentation, demain, des agriculteurs d'Afrique et d'autres pays du Sud demandent l'arrêt du rachat massif de millions d'hectares de terres par les investisseurs privés et gouvernements de pays riches.

Selon un récent rapport de la Banque mondiale, ces acquisitions de terres augmentent à une vitesse vertigineuse depuis 2008 avec 45 millions d'hectares achetés rien qu'en 2009.

Les acquéreurs viennent surtout de Chine, d'Arabie Saoudite, des États du Golfe, de Corée du sud, du Royaume-Uni et d'Inde, tandis que la moitié des terres achetées se trouvent en Afrique, notamment au Soudan, au Ghana et à Madagascar. L'Argentine, le Brésil et le Paraguay figurent aussi parmi les pays « cibles». Les investisseurs cherchent surtout à satisfaire les besoins croissants des pays développés en biocarburants, céréales ou produits miniers.

« Cet accaparement des terres a entraîné des émeutes car les paysans locaux ne peuvent plus produire de la nourriture pour eux et leurs communautés», explique Renaldo Chingore venu à Rome participer à une action de sensibilisation en marge d'une réunion de la FAO (Organisation de l'ONU pour l'agriculture et l'alimentation).

Selon lui, ce qui se passe au Mozambique, son pays, « est un désastre pour les communautés chassées de leurs terres par des firmes internationales et poussées vers des zones non fertiles».

La Banque Mondiale estime à l'inverse que ces investissements peuvent aider les pays dont les terres ne sont pas suffisamment utilisées à se développer, à créer des emplois et à accéder aux nouvelles technologies.

«Affirmer que cela représente une bonne opportunité pour des zones qui seraient sans cela vides et inutilisées. C'est tout simplement faux», affirme Ian Scoones de l'Institut d'études du développement du Sussex, au Royaume-Uni.

En août dernier, le gouvernement brésilien a révisé une loi qui limitait l'achat de terres par des étrangers mais dont une brèche interprétative a permis à des entreprises étrangères d'acheter des dizaines de milliers d'hectares. Désormais un non Brésilien pourra acquérir un maximum de 5000 hectares de terres agricoles.

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