Madagascar - La lutte contre les accaparements de terres s'intensifie

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Le Collectif met en garde l'opinion publique sur les milliers de familles paysannes déplacées, perdant tout moyen de subsistance, à cause de ces ventes et locations à des prix dérisoires.
Slate Afrique | 22.02.2012

Madagascar - La lutte contre les accaparements de terres s'intensifie

Combien d’hectares appartiennent désormais à des étrangers et qui sont-ils? C’est ce que veut savoir le Collectif pour la défense des terres malgaches - TANY.
Cette association, créée en 2008 par la diaspora malgache en France, pour la protection des terres à Madagascar a renvoyé le 20 février aux plus hautes autorités malgaches une pétition.

Signée depuis septembre 2011 par plus de 6.200 citoyens d'une soixantaine de pays, cette pétition vise à lutter contre les cas d’accaparement de terrains par des étrangers, précise le quotidien malgache Madagascar Tribune.
«Aucune décision ni mesure concrète pour empêcher les expulsions de familles malgaches des terres sur lesquelles elles vivent, souvent depuis plusieurs décennies, n’a encore été prise par les autorités, alors que la majorité des familles ne dispose d’aucun recours.» (extrait de la lettre du 20 février 2012)
La célèbre affaire Daewoo de novembre 2008, symbole de cette lutte contre les accaparements de terres arables, a montré que Madagascar était particulièrement vulnérable à ces expropriations. Grâce à une très forte mobilisation nationale et internationale, ce projet de bail  sur 1,3 million d’hectares avec le géant sud-coréen n’a pas pu se réaliser, rapporte le réseau mondial de blogueurs, Global Voices.
C’est en interpellant directement les dirigeants malgaches que le collectif se mobilise pour mettre fin au pillage.
« Les autorités doivent rendre transparents les détails en précisant la vente ou la durée du bail, les noms des acheteurs ou locataires, les surfaces concernées, la nature des productions envisagées, la destination des produits» (extrait de la lettre du 13 décembre 2011 envoyée à Andry Rajoelina, Président de la Transition)/
Ils mettent aussi en garde l'opinion publique sur les milliers de familles paysannes déplacées, perdant tout moyen de subsistance, à cause de ces ventes et locations à des prix dérisoires.

C’est le cas notamment à Nosy Be, Nosy Iranja et Nosy Mitsio explique le collectif. Des Français auraient déclaré avoir acquis des terres pour 2 euros le mètre carré. Autre exemple rapporté, la vente de terrains pour l’usine Sirama reprise par les Chinois aurait fait disparaître de grandes plantations de canne à sucre de Nosy Be, de Dzamandjar et des environs d’Ambilobe dans le nord de l'île.

Le collectif dénonce aussi, dans la région Ihorombe au centre-sud de Madagascar, diverses intimidations et destructions de tombeaux au moment de l’accaparement de vastes surfaces par les sociétés Landmark (indienne) et Tozzi Green (italienne).
Tozzi Green aurait acheté près de 50 hectares et disposerait actuellement de 100.000 autres hectares en bail emphytéotique, c’est-à-dire de très longue durée (entre 18 et 99 ans). La société prévoirait une extension conséquente de ses exploitations dans les prochaines années.

Le collectif s'intéresse aussi au manque de transparence sur les contrats miniers, notamment ceux de la société indienne Varun qui aurait découvert d’énormes gisements de minerais précieux dans plusieurs régions.

Lu sur Global Voices, l'Express de Madagascar, Madagascar Tribune

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