Des terres convoitées par les Américains

Photo: Producteur de canneberges à Manseau, au Québec (archives) (La Presse Canadienne /Jacques Boissinot)

Radio Canada | le mercredi 19 août 2009

Une filiale américaine de la Financière Manuvie qui a récemment fait une percée au Québec en achetant des terres agricoles totalisant 450 hectares dans les Bois-Francs affirme qu'elle est venue au Canada avec la ferme intention d'y rester et d'y prendre de l'expansion.

Dans une entrevue accordée au Globe and Mail, le président de Hancock Agricultural Investment Group (HAIG), Jeff Conrad, tente toutefois de se faire rassurant face à d'éventuelles craintes que d'importantes portions de terres arables canadiennes tombent entre les mains d'Américains.

« Beaucoup de gens sont mal à l'aise parce qu'ils ne savent pas comment nous procédons. Nous ne sommes pas là pour spéculer, faire de l'argent rapidement. Nos clients sont des firmes institutionnelles, comme des caisses de retraite, qui souhaitent investir à long terme et qui ont une place dans leur portefeuille pour des terres agricoles », affirme M. Conrad.

Le 1er juin dernier, HAIG a annoncé avoir acheté 450 hectares de terres agricoles, dont le quart est utilisé pour la production de canneberges. La firme s'est contentée d'indiquer que les terres sont situées dans la MRC d'Arthabaska, au Centre-du-Québec, mais n'a pas divulgué l'identité du vendeur ni la somme qui lui a été versée.

Selon un récent rapport effectué par la firme de consultants britannique Knight Frank LLP, les terres agricoles canadiennes sont parmi les moins chères dans les pays industrialisés. Un hectare de terre arable se vend ainsi en moyenne 1725 $US au Canada, un prix en baisse de 11 % par rapport à l'an dernier.

Cela se compare avantageusement au prix versé pour acheter un hectare en Irlande (58 500 $US), en Angleterre (17 100 $US), en France (12 500 $US), dans l'État américain de l'Ohio (11 000 $), en Nouvelle-Zélande (9643 $US) et en Australie (3450 $US), voire dans les anciens pays du bloc de l'Est, comme la Pologne (6660 $US), la Roumanie (4855 $US) et la Bulgarie (3120 $US).

Des terres arables peuvent être obtenues pour des sommes moindres dans des pays du Tiers Monde, mais ces pays présentent d'autres difficultés pour des firmes comme HAIG. Au-delà des questions de sécurité, les infrastructures ne sont souvent pas d'un niveau satisfaisant pour les investisseurs américains.

HAIG n'est pas la seule entreprise à convoiter des terres canadiennes. Des firmes d'investissements canadiennes comme Agcapita Partners LP et Assiniboia Capital Corp. achètent notamment des terres dans les Prairies, terres qu'elles louent ensuite à des agriculteurs. Selon ces deux entreprises, les investissements dans les terres agricoles permettent d'obtenir un rendement qui dépasse l'inflation par deux points de pourcentage.

Radio-Canada.ca avec The Globe and Mail

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