Planète à vendre

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Gardé armé sur l'exploitation de Karuturi en Ethiopie. (Photo : Planète à vendre / Flickr)

ARTE France | avril 2011

Diffusion : mardi 19 avril 2011 à 20:40

Comment les pays riches et la finance internationale font main basse sur les terres arables du monde. Une remarquable enquête sur un phénomène qui s'accélère, de l'Arabie Saoudite à l'Uruguay, des États-Unis à l'Éthiopie.

Rediffusions : Pas de rediffusion
Planète à vendre (France, 2010, 90mn)
ARTE F
Réalisateur: Alexis Marant

En 2009, 50 millions d'hectares de terres arables ont changé de main dans le monde et des dizaines de millions d'autres sont sur le point d'être cédés. Avec la croissance programmée de la population mondiale (9,2 milliards en 2050) et la raréfaction de certaines ressources naturelles, la demande pour les produits agricoles va augmenter en flèche. À partir de 2008, la flambée des prix alimentaires et les révoltes qu'elle a provoquées un peu partout dans les pays pauvres, conjuguée à la crise financière, ont accéléré le phénomène. Désormais, les gouvernements qui dépendent majoritairement des importations pour nourrir leur population, ceux qui craignent pour leur autosuffisance alimentaire, mais aussi les multinationales de l'agroalimentaire et les investisseurs internationaux (banques et fonds de pension) se ruent sur les terres cultivables partout où elles sont à vendre. Et la nécessité nourrit la spéculation. Ainsi, une nation comme l'Éthiopie, qui recourt à l'aide internationale pour nourrir sa population, n'hésite pas à brader ses terres.

À hauteur d'homme
Du premier échelon (représentants des gouvernements et des organisations internationales) au dernier (les petits paysans) en passant par les hommes d'affaires et les militants altermondialistes, Alexis Marant, Prix Albert-Londres 2006, a mené une enquête rigoureuse pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette ruée vers l'"or vert". Au plus près des réalités concrètes d'un marché multiforme et mondial, de la Bourse de Chicago à un bidonville de Montevideo, ses belles et fortes images laissent s'exprimer tous les points de vue. Mais le constat est implacable. Si, après l'industrie et les services, comme le résume l'homme d'affaires indien Ram Karuturi, la "troisième vague de délocalisations" est en marche, elle concerne désormais un bien aussi vital que symbolique. Lui-même a acquis quelque 300 000 hectares de terre en Afrique de l'Est pour vendre des roses à l'Europe, et bientôt du riz au monde entier. Le film montre ainsi une monoculture intensive s'installer sur les terres ancestrales de villageois qui n'ont d'autre choix que de louer leurs bras pour quelques centimes d'euros ou de migrer. Peut-on laisser la sécurité alimentaire dépendre de la seule logique du profit ? Si Jacques Diouf, de la FAO, pointe "le risque d'un néocolonialisme agraire", Alexis Marant montre également l'absence totale de contre-pouvoirs, sinon celui que représente l'information.

  •   ARTE
  • 04 April 2011

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