Lutte contre l’accaparement des terres : les Osc d’Afrique dénoncent le mutisme des gouvernants

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La Nouvelle Tribune | le mardi 14 février 2012

Lutte contre l’accaparement des terres : les Osc d’Afrique dénoncent le mutisme des gouvernants

Écrit par Marcel Zoumènou

Un danger plane sur la souveraineté alimentaire de l’Afrique, il s’agit de l’accaparement des terres cultivables par les multinationales. Selon une étude, plus de 70% des terres cultivables du continent sont dans les mains de ces sociétés. Pour inverser cette tendance, les  organisations de la société civile venues de 13 pays africains se sont réunies à Ouidah les 08 et 09 février pour mûrir leurs stratégies de lutte.

Ils (les acteurs des Organisations de la société civile) sont venus du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Guinée Conakry, du Mali, du Niger, du Sénégal, de la Siérra Léone, de la Suisse, du Togo et du Zimbabwé et du Bénin pour réfléchir au phénomène d’accaparement des terres. L’objectif de cet atelier financé par « Pain pour le prochain », une organisation suisse, est de « rassembler des organisations des pays de la sous région pour une connaissance mutuelle et des échanges d’expériences sur la lutte contre l’accaparement des terres ».

Cet atelier a été inauguré par une cérémonie d’ouverture fort sobre qui a connu  la présence du député Charlemagne Honfo et du maire de Djidja Placide Avimadjênon. Pendant deux jours, les participants ont échangé leurs expériences sur le phénomène de bradage des terres et élaboré un répertoire d’actions communes d’information, de renforcement et de soutien aux organisations paysannes dan leurs luttes contre l’accaparement des terres en Afrique de l’ouest.

Aux termes de ces assises, ils ont fait sortir la « déclaration de Cotonou ». Celle-ci contient l’ensemble des engagements pris pour lutter contre l’accaparement des terres. Entre autres, les organisations présentes réaffirment à la suite de la déclaration de Dakar, « leur ferme engagement à lutter contre l’accaparement des terres ». Dans cette même déclaration, ils ont souhaité que les politiques agricoles africaines soient inclusives. Ensemble, ils ont pris la décision de consacrer la journée du 17 Avril pour parler de la lutte contre l’accaparement des terres. 

L’organisation Synergie paysanne a été désignée pour coordonner toutes les activités qui seront menées par la plate forme jusqu’à l’organisation d’un nouveau forum sur la question. Le Secrétaire général de cette organisation Simon Bodéa a fustigé le comportement des pouvoirs publics qui ne s’associent pas à cette lutte aux côtés des organisations paysannes.

Haro sur l’article 390 du Code foncier et domanial

Au Bénin, « la patate chaude » est le Code foncier et domanial. Déposé depuis quelques mois sur la table des députés, cette nouvelle loi devait réorganiser l’accès et l’utilisation des terres cultivables. Mais malheureusement cette loi ne semble pas prendre en compte les nombreuses récriminations et les nombreux griefs des organisations paysannes. Alors que les paysans dénoncent l’accaparement des terres par les firmes étrangères, l’article 390 de ce code en fait la promotion en stipulant que tout individu peut acheter jusqu’à 1000 hectares. Ce qui est en contradiction avec l’idéal de l’agriculture familiale pratiquée au Bénin et défendue par Synergie paysanne.
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