Finistère : Plaidoyer pour la souveraineté alimentaire

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Photo : 70 % des personnes qui souffrent de la faim sont des petits paysans ou des ruraux.
Paysan Bretopn | 13 avril 2012

Finistère : Plaidoyer pour la souveraineté alimentaire
    
Un collectif d’associations finistériennes, étroitement liées au milieu agricole et rural, souhaite sensibiliser les citoyens et les responsables politiques aux questions liées à la faim dans le monde et au mode de production agricole. Dans un manifeste, il demande que « des décisions justes et durables puissent être prises dans l’intérêt commun des populations du Sud et du Nord ». René Férec, membre du collectif, rappelle que « près d’un milliard de personnes souffrent de la faim. 70 % d’entre eux sont des petits paysans ou des ruraux qui sont victimes, non du manque de nourriture mondiale mais de l’extrême pauvreté. »

« Des accaparements de terre inadmissibles »

Dans leur plaidoyer pour la souveraineté alimentaire des différents pays, les membres du collectif  s’indignent contre « les accaparements de terres par de gros investisseurs, souvent pour y produire des agrocarburants et du soja destiné à l’Europe ». Plus de 50 millions d’ha, soit le double des surfaces agricoles de la France, ont été soustraits aux petits paysans ces dernières années. « Ce qui les prive de leurs moyens de subsistance et de toute perspective de développement ». « La libéralisation des échanges, promue par l’OMC, établit une concurrence déloyale entre l’agriculture paysanne et l’agro-industrie », s’élève le collectif qui constate que « les prix mondiaux des produits alimentaires montent en flèche du fait de la dérégulation des marchés de matières premières et de la spéculation ». Et d’implorer des moyens pour «  lutter contre la volatilité des prix des matières agricoles et énergétiques ». « À l’évidence, le modèle agro-industriel promu partout dans le monde au nom de la nécessité de nourrir 9 milliards d’êtres humains à l’horizon 2050 est incapable de réduire le nombre de victimes de la faim. Il ne permettra pas davantage de préserver la planète parce qu’il occasionne des coûts environnementaux et sociaux considérables et promet des crises toujours plus nombreuses et violentes », analyse René Férec qui, au nom du collectif 29, demande aux responsables politiques français et européens « de réviser sérieusement les règles de la Pac et de l’OMC ».

Un droit à la protection des marchés agricoles

« Placer le concept de souveraineté alimentaire au centre des mécanismes et décisions des Etats et des instances supranationales » est une priorité pour les signataires qui demandent que le droit à la protection des marchés agricoles, par pays ou groupe de pays, soit inscrit dans les règles du commerce international. Le collectif demande aussi, « au Nord comme au Sud, un soutien d’une agriculture paysanne et familiale, soucieuse de la place des femmes, maintenant la mixité des cultures et de l’élevage, préservant les écosystèmes et l’accès aux semences paysannes ». « L’UE doit aussi viser l’autonomie en protéines et encourager des systèmes de production alternatifs, comme l’agriculture biologique », conclut R. Férec. (1) Ce collectif regroupe une dizaine de membres : CCFD-Terre Solidaire ; groupes Peuples Solidaires de Brest, Landerneau, Lesneven, Quimper, St Pol-Morlaix et Pont l’Abbé ; Confédération Paysanne ; CMR (Chrétiens dans le monde rural) ; MAB (Maison de l’agriculture Bio) ; Ti ar Bed ; Attac 29 ; Kaol Kozh ; le Civam ; Les Biocoop de Plougastel (Biogastel), Quimper, Landerneau (la clef des champs) et Finisterra (Brest, Saint-Renan, Lesneven et Morlaix).

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