Stop à l’accaparement des terres

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Assemblée Générale des commissions de suivi du foncier du Comité de Suivi de la Sécurité Alimentaire en Mauritanie (Photo : Peuples Solidaires)
L'Avenir | 9 mars 2013

Louvain-La-Neuve
Stop à l’accaparement des terres


Quentin COLETTE

LOUVAIN-LA-NEUVE - L’opération Campus Plein Sud met l’accent sur l’accaparement des terres. Un phénomène dramatique pour les populations locales.

«Arrêtons de nous terre!» Tel est le slogan de Campus Plein Sud organisé tout ce mois de mars notamment par l’ONG universitaire Louvain Coopération. Cette opération de sensibilisation, surtout au sein de la communauté universitaire, aux relations entre pays du Nord et du Sud met l’accent, cette année, sur l’accaparement des terres.

Entre 80 millions et 220 millions d’hectares de terres sont accaparés dans le monde dont 60 % en Afrique. «Certains justifient ces investissements fonciers à grande échelle par la nécessité d’augmenter la production agricole pour lutter contre la faim dans le monde. Certains disent que s’ouvrir aux investissements internationaux permet de créer de l’emploi local, d’améliorer la rentabilité du sol et d’assurer la sécurité alimentaire locale. Mais les constats sont différents sur le terrain», assure Laurent Delcourt, du Centre tricontinental de Louvain-la-Neuve (CETRI) qui a pour objectif de faire entendre des points de vue du Sud.

45 % des terres accaparées en Afrique effectivement utilisées

Le chercheur précise qu’il faut démystifier ce discours dominant. «Les terres accaparées privilégient des cultures destinées à l’exportation, comme celle du soja, qui sert surtout à l’alimentation animale ou à la fabrication d’agrocarburant. Ces cultures, souvent intensives et polluantes, se font aux dépens des cultures vivrières locales. On estime aussi que seulement 45 % des terres accaparées en Afrique sont utilisées…»

Sans compter que l’accaparement des terres entraîne l’expulsion des paysans locaux. Or, ce sont souvent leur seule ressource. «On soustrait donc à ces populations leur moyen de subsistance. Bien souvent, ces paysans vont rejoindre les bidonvilles. Au final, peu de ces investissements bénéficient à la population locale.»

Pourtant, les états du Sud prennent des mesures pour attirer ces investissements, via notamment des exonérations d’impôt : «Avec comme résultat, des pertes sèches pour le budget public. En Tanzanie, par exemple, les compensations auraient permis de contribuer à 40 % du budget de l’éducation et à 70 % de celui de la santé.»

La population locale, vu la faiblesse de la société civile dans les pays du Sud, a du mal à s’opposer à ce phénomène. Elle réagit surtout en documentant le processus.

Dans les pays du Nord, la pression de la société civile et les actions des ONG poussent les états à débattre de la question. Un pas dans la bonne direction qui doit être suivi de décisions concrètes.

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