Quand l’agrobusiness veut cultiver l’esprit de solidarité...

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Enquête+ | 22 janvier 2014

Quand l’agrobusiness veut cultiver l’esprit de solidarité...

Instruit par les scandales liés à l’accaparement des terres arables, l’État veut promouvoir une sorte de partenariat public-privé entre différents modes d’exploitations pour l’émergence d’une agriculture moderne et durable.

Pour le développement du Sénégal, il est nécessaire de concilier les exigences de l’agrobusiness aux impératifs de l’agriculture familiale. C'est en substance le thème développé, lors de l’atelier d’information sur le Projet de développement inclusif et durable de l'agriculture au Sénégal, tenu hier à Dakar.

«Le Pdidas (est) prévu sur 10 000 ha dans la zone du Lac de Guiers et du Galam. Il est financé à hauteur de 43 milliards de francs Cfa par la Banque mondiale et le Fonds mondial de l’environnement et a pour but de promouvoir l’essor d’une agriculture durable ; en réunissant investisseurs privés et populations locales, pour le développement des cultures de produits vivriers, de l’horticulture et de l’élevage, destinés au marché intérieur ou sous-régional», a expliqué Ibrahima Mendy, Directeur des prévisions et des statistiques au ministère de l’Agriculture.

Cet atelier qui réunit des membres du gouvernement, de la société civile et des représentations villageoises se veut un cadre de concertation public-privé, en collaboration avec 9 communautés rurales et 41 villages, qui offre une alternative viable au conflit latent qui oppose souvent tenants de l’agrobusiness et partisans de l’agriculture familiale, a ajouté le technicien.

Au cours des six ans que doit durer le projet, l’État compte immatriculer des terres du domaine national pour les céder en bail aux collectivités locales, qui à leur tour vont les donner en sous-bail à des sociétés privées nationales ou étrangères qui apportent la technique et le savoir-faire agricole, a indiqué Mendy.

«Nous avons choisi, avec le PDIDAS, de privilégier le volet horticole, après un dialogue de 1 an avec les populations, pour stimuler cette activité génératrice de revenus, afin d’approvisionner le marché intérieur ou même sous régional», a renchéri Macoumba Diouf, directeur de l’horticulture.

Le Pdidas, a poursuivi le directeur de la prévision au Ministère de l'Agriculture, est une initiative pilote qui vise à favoriser une meilleure union entre ces deux modes d’exploitation et qui sera reproduite ailleurs dans le futur, car elle entre dans la stratégie du processus de l’autosuffisance alimentaire et du développement économique et social.

Cependant, a suggéré Cheikh Oumar Ba, directeur exécutif de Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), un accompagnement efficace des paysans doit être mis en place par l’État afin que ces derniers puissent «traiter d’égal à égal» avec les multinationales. Surtout, il sera nécessaire de privilégier la transparence dans les décisions et délibérations des communautés rurales pour éviter les syndromes de Fanaye et de Mbane, a-t-il conclu.

Mamadou Makhfouse Ngom

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