Géorgie : Pays à vendre

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Un homme porte un drapeau géorgien lors du sommet européen qui s'est tenu à Tbilisi, le 27 juin 2014 (AFP PHOTO / VANO SHLAMOV)

Courrier international | 4 juillet 2014

GÉORGIE Pays à vendre

Le gouvernement a soulevé un tollé en décidant de vendre 130 000 hectares de ses terres agricoles à des étrangers. Tour d'horizon des réactions dans la presse géorgienne.

Alda Engoian

Quelque 130 000 hectares de terres agricoles à vendre à une quarantaine de milliers d'étrangers, tel est le résultat de l'annulation du moratoire sur la vente de terrains à des ressortissants étrangers, décidée par le gouvernement géorgien. "Cette mesure conduira à l'acquisition de nos terres par des Turcs, des Iraniens, des Arabes, des Indiens et à la destruction définitive de la nation géorgienne", estime Vaja Otarachvili, écrivain, membre de l'Alliance des patriotes de la Géorgie, cité par l'hebdomadaire de Tbilissi Sakartvelo da Msoplio.

"Les Géorgiens se retrouveront de fait sans patrie, sans cette terre pour laquelle leurs ancêtres ont donné leur vie. Nous ne le pardonnerons jamais à ce gouvernement [de la coalition au pouvoir Rêve géorgien], tout aussi antigéorgien que le précédent [du Mouvement national uni, parti de l'ex-président Mikheïl Saakachvili], et il est téléguidé depuis l'étranger", martèle-t-il. Et de s'insurger contre ses compatriotes qui "font un tapage monstrueux quand les troupes russes bougent de six mètres la frontière entre la Géorgie et l'Ossétie du Sud [province géorgienne séparatiste où stationnent depuis 2008 les soldats russes]. Mais là, on ne dit rien, alors que 130 000 hectares correspondent à un territoire plus grand que l'Ossétie du Sud !". Le gouvernement "vend notre patrie par morceaux, elle se rétrécit comme peau de chagrin".

Le catholicos-patriarche de l'Eglise orthodoxe de Géorgie, Ilia II, très écouté dans le pays, s'est adressé au gouvernement pour le mettre en garde contre une "menace pour l'Etat géorgien", et appeler à davantage de "régulation", rapporte le site Civil Georgia.  Ilia II pointe du doigt "la misère dans laquelle vivent les paysans, ce qui les force à vendre leurs terrains pour trois sous, mettant ainsi en danger le pays tout entier. Notre population ne doit pas se transformer en personnel au service des étrangers."

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