Les étrangers ne pourront plus acheter de terre en Afrique du Sud

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La majorité noire ne possèderait que 8% des terres agricoles en Afrique du Sud. (Reuters)

AFP | 24 juillet 2014

Les étrangers ne pourront plus acheter de terre en Afrique du Sud

Le gouvernement sud-africain souhaiterait « limiter » les acquisitions de terre pour les étrangers afin d’accélérer sa réforme agraire.

Le gouvernement sud-africain a annoncé son intention de « limiter » l'accès au sol des ressortissants étrangers « aux baux à long terme, avec un minimum de trente ans ». Il ne devrait cependant pas exproprier ceux qui en possèdent déjà, a précisé le ministre du Développement rural et de la réforme agraire, Gugile Nkwinti . « Aller en arrière, c'est là que ça devient compliqué. Nous ne sommes pas sûrs que la Constitution le permette... Peut-être même que ce n'est pas souhaitable», a-t-il déclaré.

Via cette mesure, le gouvernement souhaite accélérer sa politique de réforme agraire. Toutefois, cette loi ne devrait pas être présentée au Parlement avant la fin de l'année et, en cas d’adoption, elle n’entrerait pas en vigueur avant la fin de la législature, c’est-à-dire dans cinq ans.

Comme le rappelle le site belge des affaires étrangères, du commerce extérieur et de la coopération au développement -qui soutient la réforme depuis 1998-, en Afrique du Sud, la question agraire reste ancrée dans une dimension historique inégalitaire, issue de l’apartheid. En 1991, la majorité noire du pays ne possédait que 13% des terres, selon une loi de 1913. Depuis, seulement 8% des terres agricoles détenues par les colons blancs auraient été redistribuées, d’où une volonté d’agir pour le gouvernement déjà enlisé dans un certain nombre de crises.

Des exemples controversés

De nombreux autres pays ont déjà adopté ce type de mesure par le passé. Ce fut le cas de la Hongrie de Viktor Orban qui, à titre provisoire, mettait en avant la protection de ressources contre les « spéculateurs ». Mais la redistribution des terres est aujourd’hui pointée du doigt par une partie du pays.

Des lois similaires ont également été prises en Australie, Nouvelle-Zélande, au Brésil, à l'Uruguay, et en Argentine, dans le but de « dissuader » les Etats cherchant à assurer leur sécurité alimentaire par l'achat de terres à l'étranger, par le biais d’entreprises ou de fonds d'investissement, selon l’AFP.

Mais, même dans ces cas, certains investisseurs parviennent à acquérir des propriétés foncières en contournant la loi. C’est le cas en Thaïlande par exemple, où des rizières et des propriétés continuent d’appartenir indirectement à des propriétaires de pays du Golfe notamment.

D’après le site Thailande-fr.com, ces derniers passeraient par des sociétés constituées « en théorie » d’un actionnariat majoritairement thaï et, par l’intermédiaire de montages juridiques existants. Ce sans oublier d’autres recours bien connus comme les « prête-noms » et la copropriété, entre autres.

« Une part dérisoire »…

Fin août 2011, le gouvernement sud-africain avait déjà proposé un projet de redistribution des terres ayant pour objectif de restreindre la propriété foncière privée, de limiter l’achat de terres aux étrangers, et de transférer des terres, en vain. Pour l’heure, les représentants du secteur immobilier ont d’ores et déjà fait part de leur opposition, arguant que les étrangers ne représentaient qu’une part dérisoire de propriétaires terriens dans le pays. Une part dérisoire qui s’élèverait tout de même entre 5 et 7%, selon le ministère du développement rural et de la réforme agraire sud-africain.

  •   AFP
  • 24 July 2014
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