Agriculture paysanne : Obstacle foncier

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Ces paysans revendiquent la considération du droit ancestral à la terre.
Midi Madagasikara 18 avril 2015

Agriculture paysanne : Obstacle foncier

L’accès à la terre est, cette année, l’une des luttes qui tiennent particulièrement à cœur aux paysans locaux dans le cadre de la journée internationale des luttes paysannes.

En finir avec les spoliateurs et les litiges fonciers qui compromettent leurs activités et leur devenir, et revendiquer la protection des paysans face aux problèmes liés à l’accès à la terre. « Ils », ce sont ces paysans issus de la localité d’Antananarivo et des districts voisins, réunis, hier, dans le cadre de la célébration de la journée internationale des luttes paysannes, dans les locaux du BUCAS Antanimena (Bureau de Coordination des Actions Sociales) de l’archidiocèse d’Antananarivo. Des paysans soucieux, non plus de leur avenir, mais de leur futur proche face à l’ampleur grandissante des problèmes fonciers, en partie dus à l’expansion des exploitations minières et de l’agrobusiness. Avec les aléas climatiques, l’accès à la terre reste ainsi l’une de leurs principales préoccupations. Arrivés à un stade de ras-le-bol qu’ils ont bien eu du mal à contenir, ces paysans revendiquent la considération du droit ancestral à la terre. Face à la méconnaissance de la législation et au manque d’information sur le foncier, en effet, nombreux sont les paysans qui ne sont pas encore propriétaires du terrain qu’ils exploitent (en majorité pour une agriculture familiale) même s’il s’agit d’un terrain hérité des anciens depuis des générations. Une situation à l’origine de nombreux litiges fonciers à Madagascar.

Microfinance. Edmond Rasoanaivo, un paysan agriculteur d’Ambatomasina dans le district de Mahitsy, est particulièrement actif dans la sensibilisation et l’information de ses pairs dans ce domaine. « Les problèmes fonciers causent bien du souci aux paysans car parfois, certaines autorités ne sont pas du côté des paysans, voire impliquées dans des affaires de spoliation de terrains à des paysans », a-t-il déclaré. Et lui d’ajouter qu’outre le foncier, l’accès au crédit auquel la microfinance a été, ces dernières années, avancée comme l’une des solutions, est aujourd’hui évité par les paysans. « Les paysans de ma localité ne veulent plus entendre parler de crédits auprès des établissements de microfinance, car de nombreux paysans y ont déjà laissé des plumes. Ils préfèrent se contenter des limites de leurs moyens », confie-t-il en marge de la conférence débat sur les luttes paysannes, au BUCAS. Rappelons que la journée internationale des luttes paysannes est célébrée dans de nombreux pays du monde, en mémoire du tragique assassinat, le 17 avril 1996, de 19 paysans du mouvement des travailleurs ruraux sans terre du Brésil (MST). Ces paysans assassinés luttaient pour le droit légitime à la propriété de leurs terres.

Hanitra R. 
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